Pédophilie dans l'Église : "Une commission parlementaire peut être un vrai tiers neutre"

© CHARLY TRIBALLEAU / AFP
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Rémi Bostsarron, édité par Anaïs Huet , modifié à
Un groupe de personnalités vient de lancer un appel pour la création d'une enquête parlementaire indépendante sur les abus sexuels dans l'Église en France. 
TÉMOIGNAGE

"Faire toute la transparence sur les crimes de pédophilie et leur dissimulation dans l'Église". Voici l'objectif poursuivi par plusieurs personnalités du monde catholique. Ces personnalités, parmi lesquelles l'ancienne ministre Roselyne Bachelot, viennent de lancer un appel dans la revue Témoignage chrétien pour créer une commission d'enquête parlementaire sur ce fléau.

"Ne pas mettre en accusation, mais faire la lumière". Ce sont des exemples venus de l'étranger qui ont inspiré cet appel. Dans les récents cas révélés - en Australie, en Pennsylvanie, en Irlande, etc. -, ce sont à chaque fois des instances indépendantes de l'Église qui ont mis au jour un "système de mensonge", selon les termes du texte paru dans Témoignage chrétien. Pour Christine Pedotti, directrice de la rédaction, ce regard extérieur est également nécessaire aujourd'hui en France.

"Je pense que c'est très difficile d'être juge et partie. Une commission parlementaire peut être un vrai tiers neutre, et même bienveillant", assure-t-elle au micro d'Europe 1. "Le but du jeu n'est pas de mettre en accusation, mais bien de faire la lumière. Et ça ne peut que faire du bien à tout le monde", poursuit-elle.

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"L'Église n'est en rien un monde clos". Cette commission d'enquête, si elle venait à se créer, pourrait exiger l'ouverture des archives, le témoignage de différents acteurs, la communication des faits à la justice. "Elle serait dans son rôle, sans déroger au principe de laïcité", estime la sénatrice Laurence Rossignol (PS), qui soutient cet appel. "L'État doit se mêler de la protection de toutes les victimes. L'Église n'est en rien un monde clos dans lequel la capacité d'enquête du parlement devrait s'effacer", juge-t-elle au micro d'Europe 1.

Interrogé par nos confrères du Parisien, l'archevêque de Paris, Monseigneur Aupetit, a déjà confié qu'il n'était pas opposé à la création d'une telle commission.