Coupe du monde de basket : les Bleus en quête de Jeux

France-Serbie lors des JO 2016 (1280x640) Andrej ISAKOVIC / AFP
Nicolas Batum et Rudy Gobert, ici face au Serbe Bogdna Bogdanovic lors des JO 2016, seront à nouveau réunis sous le maillot bleu.
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Le Mondial de basket, qualificatif pour les Jeux de Tokyo, débute samedi en Chine. L'équipe de France fait partie des candidates au podium.

Septembre, mois Mondial. Trois semaines avant le début de la Coupe du monde de rugby, au Japon, celle de basket débute samedi, en Chine, avec, là aussi, la présence de l'équipe de France. C'est la première fois que les deux compétitions vont s'enchaîner en cette fin d'été. Auparavant, le Championnat du monde de basket, devenu Coupe du monde en 2014, avait lieu les années paires. Mais, pour lui offrir plus de visibilité, la Fédération internationale de basket (Fiba) a décidé de l'organiser désormais les années impaires. Cinq ans donc après leur sacre en 2014, les États-Unis remettent leur titre en jeu.

Un ticket pour les Jeux olympiques au bout

Ce décalage calendaire n'est pas la seule modification d'importance de la compétition. Celle-ci regroupe en effet désormais 32 équipes au lieu de 24 auparavant, pour un total garagantuesque de 92 matches. Mais surtout, elle est désormais la principale porte d'entrée pour les Jeux olympiques, ce qui faisait auparavant tout le sel des compétitions continentales, comme l'Euro.

Ainsi, sept équipes décrocheront leur billet pour les Jeux à l'issue de la compétition : les deux meilleures équipes des Amériques et d'Europe, et la meilleure équipe d'Afrique, d'Asie et d'Océanie. Les seize équipes "suivantes" disputeront elles quatre tournois pré-olympiques.

Les Bleus parmi les favoris

La "carotte" olympique est évidemment un élement de motivation important pour l'équipe de France, alors que l'on fêtera l'an prochain le 20ème anniversaire de la médaille d'argent décrochée aux Jeux de Sydney, meilleur résultat jamais décroché dans une compétition intercontinentale. Pour briller, comme ce fut le cas en 2014 - éliminée en demi-finales par la Serbie, la France avait terminé 3ème aux dépens de la Lituanie après la "petite finale" -, l'éternel sélectionneur des Bleus, Vincent Collet, en poste depuis dix ans, va pouvoir compter sur un groupe de très haut niveau, avec plusieurs stars venues de la NBA.

Absent lors de l'Euro 2017, Nicolas Batum (Charlotte Hornets), désormais le taulier de cette équipe depuis la retraite de Tony Parker, est de retour aux affaires. Ce sera également le cas de Rudy Gobert. Fort de ses deux titres de meilleur défenseur de la NBA (2018 et 2019), le pivot du Utah Jazz sera un atout considérable. Autre joueur NBA, Evan Fournier (Orlando Magic) sera lui en charge de tourmenter les défenses adverses, tout comme Nando de Colo (Fenerbahçe), l'un des piliers de la sélection depuis de nombreuses années.

L'ancien joueur du CSKA Moscou pourrait également dépanner au poste de meneur, où Vincent Collet ne pourra compter que sur deux spécialistes (Andrew Albicy, très bon en qualifications, et Frank Ntilikina, qui sort de deux saisons compliquées aux New York Knicks, en NBA). Mais, avec ces joueurs, et d'autres (Toupane, Lessort, Labeyrie…), l'équipe de France a tout de même très fière allure, et peut légitimement viser un podium.

Le programme des Bleus lors du premier tour :

Dimanche 1er septembre, 14h30 (heure française) : France-Allemagne
Mardi 3 septembre, 14h30 (hf) : Jordanie-France
Jeudi 5 septembre, 14h30 (hf) : République dominicaine-France

Les États-Unis, version équipe C

Si la France, privée sur blessure de Thomas Heurtel et d'Adrien Moerman, aligne presque sa meilleure équipe, ce n'est pas le cas des États-Unis. LeBron James, Stephen Curry, Kawhi Leonard, James Harden, Kyrie Irving… Aucune des immenses stars de la NBA n'a fait le déplacement en Chine. Pourquoi ? C'est lié d'abord au "mercato" estival de la NBA. Plutôt que de lutter pour une médaille d'or au Mondial (bien moins prisé que les JO), ces joueurs ont préféré passer leur été à s'adapter à leur nouvelle équipe ou à leurs nouveaux équipiers. Quand leur franchise n'a pas freiné des quatre fers pour les voir s'ébrouer à l'autre bout de la planète, avec toujours le risque de blessure…

Malgré les absences et les forfaits (le dernier en date, Kyle Kuzma, des Los Angeles Lakers), ce "team USA", à la forte coloration bostonienne (quatre joueurs des Celtics sur douze) et entraîné par le légendaire Gregg Popovich des San Antonio Spurs, aura quand même des arguments à faire valoir, avec notamment les joueurs "All-Star" Kemba Walker (Boston) et Khris Middleton (Milwaukee). Les autres éléments présents en Chine (Smart, Mitchell, Tatum, Turner…), bien connus des suiveurs de la NBA, ne sont pas maladroits non plus. Néanmoins, cette équipe a été battue par l'Australie en préparation, la semaine dernière, actant la première défaite d'une équipe composée de joueurs NBA depuis 2006. De quoi aiguiser l'appétit des autres nations…

Espagne, Serbie, Grèce… De nombreux prétendants

Quand les États-Unis vacillent, elle est toujours le pays que l'on cite en premier pour lui voler la vedette : l'Espagne sera, comme toujours, parmi les favoris de l'épreuve, même si son joueur emblématique, Pau Gasol, 39 ans, ne sera pas là après avoir été opéré à un pied. Mais son frère cadet, Marc, 34 ans et tout frais champion NBA avec les Toronto Raptors, lui, sera bien là, tout comme les frères Hernangomez ou Ricky Rubio, tous pensionnaires de la NBA.

Deuxième de trois des quatre dernières compétitions majeures (Mondial 2014, JO 2016 et Euro 2017), la Serbie, finaliste face aux États-Unis en 2014 et vainqueur de la France lors de son dernier match de préparation, mardi (61-56), est aussi candidate au podium, avec sa star Nikola Jokic (Denver Nuggets). Autre étoile de la NBA, le Grec Giannis Antetokounmpo, sacré meilleur joueur NBA la saison dernière avec les Milwaukee Bucks, fait de facto de son équipe un adversaire à surveiller, d'autant que la Grèce pourrait se retrouver sur la route des Bleus. Parmi les outsiders, on peut également citer l'Australie et son meneur Patty Mills, tombeurs des États-Unis, ou encore le Canada du coach Nick Nurse, qui vient de mener les Toronto Raptors au titre NBA. Du fait de la relative "faiblesse" des USA, rarement un Mondial n'a paru aussi ouvert.

Deux phases de groupes, finale le 15 septembre

La Fiba n'aime rien tant que changer la formule de ses compétitions. Après avoir adopté un format identique à celui de la Coupe du monde de football, avec match à élimination directe en huitièmes de finale, les responsables du basket mondial sont revenus à l'ancien format, qui peut paraître un brin nébuleux, avec deux phases de groupes avant les quarts de finale. Pour résumer : les 32 équipes sont réparties dans huit groupes, les deux premiers de chaque groupe se retrouvent ensuite dans quatre groupes de quatre, puis les deux premiers de chacun de ces groupes s'affrontent en quarts de finale. Ensuite, c'est du classique, demi-finales et finale sur un seul match. Le tout nouveau champion du monde de basket sera connu le 15 septembre prochain, au LeSports Center, de Pékin.