Scandale de blanchiment d'argent dans le football argentin : l'«Albiceleste» peut-elle être exclue de la Coupe du monde 2026 ?
C'est une enquête qui fait trembler le football argentin. Plus d'une trentaine de perquisitions ont été menées dans plusieurs clubs et au siège de la fédération dans le cadre d'une enquête pour blanchiment d'argent. Plusieurs médias annoncent que les champions du monde en titre pourraient être exclus de la prochaine Coupe du monde.
La Fédération argentine de football (AFA) au cœur d'une enquête sur des soupçons de blanchiment d'argent. C'est ce qu'a révélé la semaine dernière le journal La Nacion. Selon ce média argentin, plus d'une trentaine de perquisitions ont été menées dans plusieurs clubs et au siège de la Fédération dans le cadre d'une procédure visant son président, Claudio 'Chiqui' Tapia.
Quatre juges chargés de l'enquête
Mais il n'est pas le seul : Pablo Toviggino, son plus proche collaborateur, et Luciano Nakis, trésorier adjoint de la fédération, sont également au cœur des investigations. Les trois hommes sont soupçonnés d'avoir profité de leur position pour amasser une fortune et un patrimoine jugés considérables.
Une villa luxueuse de 10 hectares, enregistrée sous les noms d'une retraitée et d'un travailleur indépendant mais soupçonnée d'appartenir à Claudio Tapia, a aussi été perquisitionnée, et 50 véhicules de luxe ont été saisis par les autorités.
La justice cherche désormais à savoir comment le président de la Fédération argentine de football s'est constitué cette fortune, lui qui, avant d'arriver à ce poste, travaillait dans une entreprise de collecte de déchets. Au total, quatre juges sont chargés de l'enquête : trois du tribunal fédéral et un du tribunal pénal économique.
Une société est également au centre des interrogations : "Sur Finanzas", une entreprise financière qui sponsorise plusieurs clubs argentins, la ligue mais aussi la sélection nationale. Elle est accusée, elle aussi, de blanchiment d'argent mais aussi d'évasion fiscale pour plusieurs milliards de pesos, soit plus un demi milliard de dollars. "Sur Finanzas" est dirigée par Ariel Vallejo, un proche de Claudio Tapia.
Selon le quotidien sportif espagnol Marca, la Fifa surveillerait de près cette affaire et le fait que le gouvernement argentin pourrait intervenir dans les affaires de l'AFA. Et si tel est le cas, ce serait une mauvaise nouvelle pour l'avenir de la sélection championne du monde en titre.
La Fifa ne tolère aucune ingérence
Face à ce genre d'affaire, les règles de la Fifa sont claires. L'instance dirigée par Gianni Infantino ne tolère aucune ingérence d'un État dans les affaires d'une fédération membre. Si cela venait à se produire, l'Argentine serait sévèrement sanctionnée par une exclusion pour la prochaine Coupe du monde aux États-Unis, au Canada et au Mexique.
Ce scénario est-il possible ? Pour le moment, non. Une telle sanction semble plus qu'improbable car, selon d'autres médias nationaux, le gouvernement argentin ne prévoit pas d'intervenir dans les affaires de l'AFA. La Fifa ne s'est d'ailleurs toujours pas prononcée sur cette affaire.
Depuis la première Coupe du monde, en 1938, plusieurs pays ont été exclus de la compétition. Pour des raisons politiques notamment avec l'Allemagne et le Japon au lendemain de la Seconde Guerre mondiale pour l'édition 1950. Aucun pays n'a été exclu d'une Coupe du monde alors qu'il était qualifié.
En revanche plusieurs pays ont été empêchés de participer aux qualifications d'un Mondial en raison d'ingérence du gouvernement dans les affaires de la Fédération comme l'Irak en 2010, l'Indonésie et le Guatemala en 2018, ou le Kenya, le Tchad et le Zimbabwe en 2022. C'est également pour cette raison qu'il semble difficile à croire que l'Argentine de Lionel Messi soit empêchée de défendre son titre en 2026.