La CGT met la pression sur Hollande

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Fabienne Cosnay avec AFP , modifié à
Bernard Thibault appelle à manifester le 9 octobre et se dit alarmé par la situation sociale.

Pour la CGT, le temps de la bienveillance à l'égard du président socialiste semble avoir vécu. Alors que François Hollande entame son cinquième mois de mandat, Bernard Thibault, le secrétaire général de l'organisation syndicale, change de ton vis-à-vis du chef de l'Etat. Dans un entretien à l'AFP publié mercredi, le leader syndical juge la situation économique et sociale de la Franc "alarmante" et annonce des manifestations, le 9 octobre, pour la "défense de l'emploi industriel".

Après la grande conférence sociale lancée par François Hollande, la CGT attendait des mesures concrètes du gouvernement et estime que les résultats se font aujourd'hui attendre. "Depuis la conférence sociale" tenue en juillet, "il y a une forte détérioration de la situation", estime le leader syndical. "Cela confirme notre regret qu'à la conférence sociale, il n'y ait pas eu d'autres annonces de la part du gouvernement pour faire face à l'urgence en matière d'emploi, notamment sur les restructurations".

"Une impatience importante"

L'heure n'est donc plus à la concertation mais à l'action, prévient Bernard Thibault. "Il faut que le gouvernement prenne la mesure de l'urgence de la situation et des attentes", prévient le secrétaire général de la CGT. "Le mécontentement était fort et a provoqué un changement de président de la République, il est normal qu'il y ait une impatience importante vu la dégradation de la situation", ajoute-t-il, soulignant implicitement que l'état de grâce est terminé pour François Hollande.

Par ailleurs, la CGT va lancer "une campagne d'information et de mobilisation pour relayer la position de la Confédération européenne des syndicats (CES), rejetant l’adoption d'un nouveau traité européen. "Nous allons militer pour une non-ratification par la France de ce traité, quelle que soit la procédure utilisée", indique le leader syndical, alors que le sujet ne cesse de diviser la majorité.

Dans une interview au monde.fr, le porte-parole du NPA Philippe Poutou estime "qu'il faut se contester ce traité et empêcher qu'il soit voté" et approuve la manifestation parisienne lancée par le leader du Front de gauche, Jean-Luc Mélenchon.