Budget 2026 : la loi spéciale adoptée à l'Assemblée nationale
Présentée ce lundi lors d'un Conseil des ministres extraordinaire pour pallier l'absence de budget pour l'année 2026, la loi spéciale présentée par le gouvernement a été adoptée ce mardi à l'Assemblée nationale. Cette dernière doit maintenant être votée au Sénat dans la soirée.
L'État pourra continuer de fonctionner au début de l'année 2026. L'Assemblée nationale a adopté, à l'unanimité des députés présents dans l'Hémicycle (496 voix pour, 0 voix contre), la loi spéciale pour pallier l'absence de budget et l'échec de la commission mixte paritaire.
Dans l'Hémicycle, le Premier ministre avait rappelé le rôle de la loi spéciale qui "n'est jamais qu'une loi qui permet à l'Assemblée et au Sénat de poursuivre son travail au 1er janvier en protégeant l'essentiel, c'est-à-dire les capacités à lever l'impôt, à engager la dette et à faire fonctionner les services publics".
"Nous allons continuer à nous retrousser les manches"
Dans la soirée, cette loi spéciale doit également être votée au Sénat avant d'être définitivement adoptée. Le pays pourra donc continuer de fonctionner avant la reprise des débats budgétaires le 8 janvier prochain. Une loi spéciale avait déjà été adoptée en décembre 2024 suite à la chute du gouvernement de Michel Barnier.
Après ce vote, la présidente de l'Assemblée nationale, Yaël Braun-Pivet, s'est exprimée devant les journalistes. Cette dernière a affirmé qu'il fallait désormais "que nous travaillions pour trouver le chemin du compromis, c'est à notre portée. Je veux que l'on favorise au maximum le dialogue et le vote. Nous allons continuer à nous retrousser les manches, nous asseoir autour de la même table, discuter et échanger pour trouver le chemin".
Dans la salle des Quatre colonnes, Éric Coquerel, président de la commission des finances, a déclaré que "ce budget est une catastrophe pour le pays, ce n'est pas à la hauteur du moment, ce n'est pas à la hauteur de la situation internationale, ni du pouvoir d'achat qu'il faut rendre aux Français. Tant que le gouvernement essaiera de nous imposer un budget macroniste, j'essaierai de m'y opposer". Il a également ajouté que si le gouvernement était tenté par l'utilisation du 49.3, il y aura censure.
"Est-ce que nous voulons y arriver ? La réponse est oui"
De son côté, la ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, se veut rassurante : "Je veux ici rassurer l'ensemble des entreprises et des Français. Nous continuerons à honorer et à payer les engagements passés. Je pense notamment au futur porte-avions qui pourra évidemment voir les engagements passés tenus".
Prochaine étape, début janvier, réussir à adopter un budget par le vote ou par le 49.3. Interrogé par le Parti socialiste, Sébastien Lecornu reste confiant à l'idée de trouver un compromis : "Est-ce que nous voulons y arriver ? La réponse est oui. Est-ce que nous voulons y arriver avec l'esprit de compromis comme celui qui a été le nôtre pour le PLFSS ? La réponse est oui. Est-ce que nous voulons y arriver avec l'approche qui soit la moins partisane possible ? La réponse est oui. En tout cas, M. le Président Vallaud, on doit y arriver pour la France et pour les Français".
Mais pour arriver à ce compromis, Sébastien Lecornu reconnaît que le déficit sera plus élevé que prévu, environ 5,4% du PIB, loin des 5% espérés. En fin de journée, le Premier ministre doit "s'exprimer pour évoquer l'action du gouvernement et notamment des travaux pour l'adopter d'un budget pour l'État", a fait savoir Matignon dans la journée.