Budget, présidentielle 2027, Ukraine... Ce qu'il faut retenir des vœux d'Emmanuel Macron aux Français
Le président Emmanuel Macron a présenté ses vœux aux Français pour 2026 ce mercredi soir, qui n'auront durée qu'une dizaine de minutes. Le chef de l'Etat a notamment assuré qu'il veillera "tout particulièrement à ce que plusieurs grands chantiers puissent aboutir", avant la fin de son second quinquennat.
C'est une tradition bien ancrée. Ce mercredi 31 décembre, Emmanuel Macron a présenté ses vœux aux Français pour l'année 2026 après une année délicate sur le plan politique pour le chef de l'État. Privé de majorité à l'Assemblée nationale, le président peine à exister sur la scène nationale et se concentre désormais sur les enjeux internationaux.
Avant de a d'abord tenu à adresser une pensée "pour ceux qui assurent la continuité de la nation : forces de sécurité, sapeurs pompiers, bénévoles et soignants, travailleurs. Tous ceux qui sont ce soir, comme toujours, en première ligne face aux difficultés protéger, soigner, nourrir, aider à porter secours et fraternité".
Les principales informations :
- Emmanuel Macron a pris la parole ce mercredi soir à 20h
- Il a adressé ses traditionnels vœux aux Français, les 9e depuis sa première élection en 2017
- "Cette année doit être et sera une année utile", a-t-il martelé, mentionnant plusieurs "chantiers"
- Emmanuel Macron a formulé trois vœux pour 2026 : un "vœux d'unité", un "vœux de force" et un "vœux d'espérance"
- Les oppositions n'ont pas mâché leur mot après l'allocution d'Emmanuel Macron
Emmanuel Macron formule trois vœux pour 2026
"Je veux avoir pour notre nations trois vœux : un vœux d'unité quelque soit les défis. N'oublions jamais que nos raisons de vivre ensemble sont toujours plus fortes", assure-t-il. "Notre unité exige de reconnaitre que chacun d'entre nous est nécessaire et doit être encouragé et reconnu".
"Mon deuxième vœux est un vœux de force, d'indépendance, alors que la loi du plus fort tente de s'imposer dans les affaires du monde et que notre Europe est assaillie de toutes parts", déclare-t-il. "Nous devons défendre notre indépendance et nos libertés. Notre indépendance exige que nous continuions d'investir dans nos armées, dans nos forces de sécurité et dans nos services publics et notre économie. Depuis dix ans nous avons beaucoup fait pour renforcer cette indépendance", souligne le chef de l'Etat.
"Mon dernier vœux est un vœux d'espérance. Espérance pour nous mêmes et pour nos enfants. Ne renonçons pas, ne renonçons pas au progrès encore possible, (...) aux grandes découvertes scientifiques, à la place de la lecture, du beau et de la culture, à être une nation plus solidaire, plus fraternelle. Nous devons tenir bon sur ce que nous chérissons : l'humain, la paix", conclut-il.
"Notre pays tient"
Au cours de sa prise de parole devant les Français, Emmanuel Macron s'est aussi félicité que "notre pays tient", notamment grâce à "notre excellence académique" et "nos initiatives diplomatiques". "Notre inflation est l'une des plus faibles de la zone euro", souligne-t-il. Le chef de l'État a également consacré une partie de son discours à l'international, évoquant l'instabilité géopolitique actuelle : "La guerre et l'instabilité continuent d'être là, au Proche et au Moyen-Orient. La guerre continue de sévir sur le sol européen", déplore-t-il, faisant référence à la guerre en Ukraine.
"L’Europe de la défense a longtemps été un débat. Elle a commencé de se faire, et en 2026, cela accélérera dès le 6 janvier prochain à Paris : de nombreux Etats européens et alliés prendront des engagements concrets pour protéger l’Ukraine et assurer une paix juste et durable sur notre continent européen", a déclaré le chef de l’Etat, appelant à protéger l'"Europe industrielle et agricole en instaurant des règles de commerce loyales, justes vis-à-vis du reste du monde".
"Cette année doit être et sera une année utile"
"Cette année doit être et sera une année utile", a déclaré Emmanuel Macron au cours de son allocution. "Je veillerai tout particulièrement à ce que plusieurs grands chantiers puissent aboutir. (...) Nous protégerons nos enfants et nos adolescents des réseaux sociaux et des écrans", assure-t-il.
"Nous irons enfin au bout du travail législatif sur la question de la fin de vie dans la dignité, sujet sur lequel je m'étais engagé devant vous en 2022", rappelle-t-il. Le texte, voté à l'Assemblée nationale, doit encore être examiné au Sénat à partir du 20 janvier. Emmanuel Macron a également évoqué le service national volontaire.
"Le gouvernement et le Parlement auront à bâtir des accords pour adopter un budget, c'est indispensable", a prévenu Emmanuel Macron. Il appelle à "renforcer notre économie en simplifiant les règles pour nos entrepreneurs et nos agriculteurs".
"Je serai jusqu'à la dernière seconde au travail"
"Cette année se tiendront aussi les élections municipales dans nos communes et je veux redire ce soir à tous les maires, à nos élus, ma reconnaissance et ma gratitude envers eux. Ils ont été, durant ces dernières années, de tous les combats, de toutes les crises à mes côtés et à votre service", a déclaré le président français.
Alors que la fin de son mandat approche, Emmanuel Macron a réaffirmé son engagement auprès des Français : "Je serai jusqu'à la dernière seconde au travail, tâchant chaque jour d'être à la hauteur du mandat que vous m'avez confié". Par ailleurs, le chef de l'État assure qu'il "fera tout" pour que l'élection présidentielle en 2027 se déroule à "l'abri de toute ingérence étrangère", alors que les tentatives de manipulation de l’opinion sur les réseaux sociaux et les actions de piratage se sont multipliées ces dernières années.
"Je vois aussi nos propres divisions"
"J'ai une pensée en votre nom à tous pour celles et ceux qui sont seuls, malades, dans l'épreuve ou le dénuement. Je sais comme la situation est difficile pour beaucoup", déclare Emmanuel Macron face aux Français.
"Je vois aussi nos propres divisions, nos doutes, la solitude croissante qui existe dans la société, la baisse de notre natalité, l'insécurité, les difficultés de pouvoir d'achat. Je sais toutes les impatiences, parfois les colères qui continuent d'exister dans le pays et je partage plusieurs d'entre elles", assure-t-il, citant notamment les agriculteurs français.
"Mots vides", "éternels mensonges"... Pluie de critiques des oppositions
Après la prise de parole d'Emmanuel Macron, plusieurs personnalités politiques ont réagit sur les réseaux sociaux. Ses opposants politiques dénoncent un discours vide de sens. " Qui se sent concerné par cette litanie d'annonces déjà cent fois trahies et de mots vides ? Lui-même semblait prêt à s'endormir en parlant. Quelque chose est cassé en lui et avec le pays", a déclaré Jean-Luc Mélenchon sur X.
Pour Jean-Philippe Tanguy, "Emmanuel Macron n’a plus rien à dire aux Français pour ses vœux si ce n’est ses éternels mensonges sur son bilan". " Il peut jouer au roi d’Angleterre devant sa cheminée, il ne trompera pas grand monde. Ca va être long d’attendre 2027…", tacle-t-il.
L'écologiste Marine Tondelier peine, quant à elle, à trouver les mots suite à cette allocution". "'Notre pays tient'. Vraiment ? (...) En 2026, nous nous battrons pour éviter de nouveaux reculs et préparer l’alternance", ajoute la secrétaire nationale des Verts sur X. De son côté, Bruno Retailleau appelle à "ne pas sacrifier l’avenir au présent." "Emmanuel Macron souhaite que l’année 2026 soit utile. On ne peut qu'y souscrire. Encore faudra-t-il pour cela ne pas sacrifier l’avenir au présent", a réagit le président des Républicains, ajoutant qu'il prendra part à ce "défi".