Un ex-agent accuse la SNCF de discrimination devant les Prud'hommes

La SNCF évoque une "insuffisance professionnelle" pour justifier le licenciement.
La SNCF évoque une "insuffisance professionnelle" pour justifier le licenciement. © GEOFFROY VAN DER HASSELT / AFP
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avec AFP
L'ancien salarié estime avoir été sanctionné pour avoir dénoncé la consommation d'alcool de ses collègues.

Un ancien salarié de la SNCF a contesté mercredi son licenciement devant les Prud'hommes de Paris. Il affirme avoir été sanctionné pour avoir dénoncé la consommation d'alcool de ses collègues, la SNCF parlant de son côté d'"insuffisance professionnelle". La décision sera rendue le 26 janvier.

Slimane H. a été licencié en mars 2013 alors qu'il avait obtenu une note éliminatoire à l'une des évaluations prévues pour les jeunes cheminots, un an après leur embauche. "Beaucoup d'autres dans la même situation n'ont pas été licenciés, ils ont pu passer un examen de rattrapage ou entrer dans un processus de régularisation" pour rester au sein de la SNCF, a plaidé son avocate, Me Sandy Voirin.

Le jeune homme est à l'origine d'une vidéo diffusée en juin 2014 par l'hebdomadaire Le Point. On y voit des agents de la gare Saint-Lazare en train de partager un punch et l'un d'entre eux se tromper dans un aiguillage.

"Une photo de tête de cochon dans son casier". "Aujourd'hui, on nous dit 'j'ai été un lanceur d'alerte' mais la vidéo a été montrée un an après le licenciement", a répondu Me Jean-Luc Hirsch, avocat de la SNCF, soulignant l'absence d'élément prouvant qu'il aurait averti sa hiérarchie à l'époque des faits. Selon lui, seule son "insuffisance professionnelle" suite à la note éliminatoire est à l'origine de son départ de l'entreprise.

Il y a "un faisceau d'indices" qui illustre l'accusation de discrimination, a insisté Me Voirin évoquant une affectation sur un site ne correspondant pas à sa formation, une impossibilité de repasser l'examen, et des moqueries de la part de collègues concernant sa religion. "Il a retrouvé une photo de tête de cochon sur son casier". Selon elle, "la SNCF est restée silencieuse aux alertes" de Slimane H. et "toutes les décisions de l'entreprise ont conduit à le mettre en difficulté".