Dermatose nodulaire : l’abattage des bovins a débuté dans la ferme de l’Ariège
L'abattage du troupeau de 200 vaches a débuté ce vendredi matin dans l'élevage de l'Ariège où un cas de dermatose bovine a été détecté. Après deux jours d'une mobilisation agricole visant à éviter l'euthanasie du bétail, les services vétérinaires ont pu se rendre dans l'étable, escortés par la gendarmerie.
Une décision qui risque d'accentuer la colère du monde agricole. Ce vendredi matin, l’abattage du troupeau d’environ 200 bovins a débuté dans l’exploitation ariégeoise où un cas de dermatose nodulaire bovine a été confirmé. Après deux jours de mobilisation visant à empêcher l’euthanasie des animaux, les services vétérinaires ont finalement pu accéder à l’étable, accompagnés de la gendarmerie.
Jeudi soir, les forces de l’ordre avaient en effet évacué par la force plusieurs centaines de manifestants qui bloquaient le site. Vers 10 h 30, les premières carcasses ont commencé à être chargées dans un camion-benne à l’aide d’un engin de levage.
Quatre personnes interpellées
La levée du blocus – constitué de tracteurs et de troncs d’arbres – a donné lieu à plusieurs heurts entre gendarmes et manifestants. Parmi ces derniers figuraient principalement des agriculteurs affiliés à la Coordination rurale ou à la Confédération paysanne, ainsi que quelques militants "d’ultragauche", d’après le ministre de l’Intérieur, Laurent Nuñez.
Quatre personnes ont été interpellées jeudi soir lors de l’opération visant à reprendre le contrôle de la ferme, située dans le village des Bordes-sur-Arize. Une seule était encore en garde à vue vendredi matin, a indiqué le parquet de Foix. "Nous agissons pour éviter la propagation d’une maladie qui pourrait causer des dégâts considérables dans l’élevage bovin", a expliqué Laurent Nuñez sur RTL.
"Complètement absurde"
Présent aux abords de l’exploitation vendredi matin, Guilhem Boudin, 56 ans, ancien céréalier en Ariège, déplorait la décision des autorités : "On fait quelque chose de complètement absurde. Une seule bête était réellement malade. Elle est morte. Au lieu de cibler les bêtes touchées et d’abattre progressivement, ils veulent éliminer tout le troupeau", a-t-il regretté.
En début de matinée, seuls une dizaine de manifestants demeuraient encore sur place, sans aucun tracteur, tandis que la ferme restait sous surveillance et son accès limité par plusieurs véhicules de gendarmerie mobile.