«Je n'aime pas cette méthode» : Jordan Bardella critique la stratégie sanitaire face à la dermatose nodulaire des bovins
La colère du monde agricole a de nouveau éclaté jeudi soir à Bordes-sur-Arize, où l’abattage prévu de 200 bovins a provoqué de violents heurts avec les forces de l’ordre. Face à une gestion de la dermatose nodulaire contagieuse jugée inacceptable par de nombreux éleveurs, Jordan Bardella se dit "mal à l'aise" et appelle au dialogue.
La petite commune de Bordes-sur-Arize, dans l’Ariège, a été le théâtre de vifs affrontements entre les forces de l’ordre et des agriculteurs en colère ce jeudi. Et pour cause, la décision d’abattre 200 vaches après la détection d’un cas de dermatose nodulaire contagieuse (DNC) dans une exploitation de la région a fait réagir.
Ces images de tensions, largement relayées, ont provoqué un malaise jusque dans les rangs politiques, notamment du côté de Jordan Bardella, président du Rassemblement national, qui s’est dit favorable à un dialogue plus approfondi entre gouvernement et syndicats agricoles.
"Un agriculteur vend à perte"
Depuis fin juin, la stratégie sanitaire nationale consiste à éliminer l’ensemble des troupeaux contaminés ou suspects afin d’éviter la propagation rapide de la DNC, un virus transmis notamment par les insectes piqueurs. Ce protocole, jugé trop radical par les syndicats agricoles, suscite une opposition croissante. Au total, près de 3.000 bovins ont déjà été euthanasiés dans près de 100 foyers répertoriés à travers le pays.
Invité sur BFM TV, Jordan Bardella a réagi aux affrontements. S’il se dit mal à l’aise face aux scènes de violence, il critique également la méthode employée par l’État, qu’il juge trop expéditive. "Je suis très mal à l'aise avec la méthode. J'aurais aimé que le monde agricole puisse se retrouver autour de la table avec les membres du gouvernement pour trouver un moyen de contenir la maladie sans en venir à des décisions extrêmement brutales pour les agriculteurs. Est-ce qu'il n'est pas envisageable d'isoler les bêtes et d'essayer de manière raisonnable de traiter ce problème sans violence ?", a-t-il précisé.
Le président du RN met en avant les difficultés déjà profondes du monde agricole. "Aujourd'hui, un agriculteur vend à perte. Et quand du jour au lendemain, l’intégralité de son troupeau se fait abattre, oui, ça fait mal. Je n’aime pas cette méthode", a déploré Jordan Bardella.
Du côté de l’exécutif, le ton est plus ferme. Selon le ministère de l’Agriculture, la situation est sous contrôle, et il n’est pas nécessaire pour l’instant de procéder à une vaccination généralisée des bovins en France.