Quinze après leur divorce, Nelly se bat toujours contre son ex-mari

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Léa Beaudufe-Hamelin
Quinze ans que Nelly et son ex-mari ont divorcé et quinze années de bataille judiciaire. Au micro de "la Libre antenne", sur Europe 1, Nelly confie sa colère à Olivier Delacroix, ne sachant plus quoi faire pour obtenir le partage des biens que les ex-époux avaient en commun.
TÉMOIGNAGE

Cela fait quinze ans que Nelly et son ex-mari ont divorcé. Pourtant, Nelly se bat toujours contre ce dernier pour obtenir le partage de leurs biens en commun. Après quinze années de bataille judiciaire, pendant lesquelles cinq avocats se sont succédé devant son dossier, Nelly est en colère. Elle a fait appel à Olivier Delacroix sur "la Libre antenne", pour trouver une solution à son combat, qui lui semble sans issue.

"Je suis dans une situation figée concernant mon divorce et à force d’avoir attendu, cette affaire dure depuis 15 ans. J’ai été mariée pendant 35 ans. Avec mon ex-mari, nous avons élevé nos trois enfants. Mais après ça n’allait plus, à cause de l’argent surtout. L’argent pourrit beaucoup de relations. Au bout de 35 ans de mariage, j’en ai eu assez de faire des économies. Moi, je ne suis pas comme ça, l’argent doit être dépensé. L’argent n’est pas un maître, c’est un serviteur.

Nos enfants ont 45 et 50 ans, c’est maintenant qu’ils ont besoin d’argent, pas quand on sera morts. Le plaisir de donner, le plaisir de voir ses enfants contents, c’est mon principe, pas celui de mon ex-mari. Dans un sens, le fait qu’il était radin m’a obligée à reprendre le travail à 40 ans. J’étais éducatrice scolaire en milieu ouvert. Cela m’a permis de m’ouvrir sur l’extérieur et d’avoir mon propre argent. Au moins quelque chose de positif dans le fait qu’il soit radin.

" "Il a empêché les avocats de travailler" "

Le divorce a été prononcé en 2004, nous sommes en 2019. Nous nous sommes mariés sous le régime de la communauté et les avocats n’arrivent pas à faire payer ce monsieur. La communauté, c’est que je suis censée avoir la moitié de tout. Ce n’est pas l’héritage de Johnny Halliday, c’est une villa, un studio, un terrain de 4.000 m2 et un petit bois en Provence. Tout cela a de la valeur, mais la villa qu’il habite tout seul depuis 15 ans tombe en ruines. Je suis bloquée dans cette situation. Mon seul défaut c’est de ne pas avoir fait du droit, je n’y connais rien. J’ai eu, en tout, cinq avocats.

Je suis lésée parce que les avocats, le juge, la notaire liquidatrice doivent avoir peur de ce monsieur. Il est manipulateur. Ma première avocate m’a dit que mon ex-mari lui avait envoyé ses vœux. J’ai pris un autre avocat qui s’est moqué de moi. J’en ai pris une troisième, qui m’a dit que mon cas ne l’intéressait pas. J’ai cherché un autre avocat dans l’Hérault, me disant que là mon ex-mari aurait moins de relations que dans les Alpes-de-Haute-Provence. Il faisait jouer ses relations, mon ex-mari a eu un gros impact sur eux. Il a empêché les avocats de travailler. Il fait partie du Rotary. Ce sont des notables. Ils organisent beaucoup de réunions, ils s’occupent de l’Afrique, de l’Asie. Ils s’occupent d’ailleurs mais ils ne s’occupent pas de leur femme, ni de leur famille.

" "J’ai perdu mon fils quinze jours après le divorce" "

Quand je l’ai épousé, il n’avait pas de diplôme, pas de situation. C’est moi qui ai quitté ma situation pour qu’il continue ses études, qui ai payé une partie de ses études. Ça, il ne veut pas en entendre parler. Cet homme ne veut m’être redevable de rien. Il dit qu’il s’est fait tout seul. Depuis le 9 mars 2004, les avocats se sont succédé devant mon dossier, j’ai presque dix kilos de papiers.

Je pense que la procédure a suivi son cours normalement. Mais moi, j’étais faible, fragilisée. J’ai perdu mon fils quinze jours après le divorce. Cela m’a fait baisser les bras. Je n’ai pas pu lutter et le temps est passé. J’ai payé beaucoup d’avocats, mais maintenant je ne peux plus payer. Maintenant je suis décidée à me défendre, même si c’est un peu tard.

" Si je meurs, dans quelle pagaille vont se retrouver mes deux enfants ? "

Mon ex-mari m’a dit : "Tu n’auras jamais un franc de moi". Il s’en est vanté et il a gagné. Je n’ai jamais rien reçu. A l’issue du premier jugement, le juge a décidé que monsieur garderait la villa et me donnerait un loyer de 400 euros par mois. Il ne m’a jamais versé de loyer pour la villa. Il me doit donc 180 mois de loyer. Je ne me plains pas, mais je n’ai pas une grosse retraite. Je gagne au total 1.500 euros par mois. Je voudrais aider ma petite-fille qui est en train d’acheter un appartement. Je voudrais le faire de mon vivant, qu’elle n’ait pas l’argent quand je serai morte. Je vis dans une petite maison qui m’appartient, donc je n’ai pas de loyer à payer. Cela me va très bien, mais c’est une question de justice.

Le juge a nommé une notaire liquidatrice il y a quatre ou cinq ans. Elle avait deux mois pour rendre ses conclusions. Elle a présenté deux projets de liquidation que mon ex-mari a refusé. Moi, j’ai dit que j’étais d’accord, et lui a dit non. Mais ça traîne dans la justice. Je me dis que si je meurs, dans quelle pagaille vont se retrouver mes deux enfants ?

Je me pose la question de porter plainte contre lui maintenant. Je me sens volée, c’est une usurpation de mes biens. Maintenant je suis un peu plus virulente, plus agressive. Ça n’est pas dans ma nature, je suis une femme posée, mais maintenant je suis en colère. Dans ma dernière lettre, j’ai dit à mon avocate que j’étais désolée de lui montrer mon impatience, mais aujourd’hui, j’en ai assez d’attendre.

Que font la justice et ses représentants ? Je suis très fâchée, et je vais devenir méchante. Un locataire qui ne paye pas son loyer, on le met dehors. Lui, il vit depuis quinze ans dans une maison qui n’est à lui qu’à moitié et il ne paye pas de loyer. Je suis vraiment très fâchée. Il vit comme un rat, il économise, c’est dans ses gênes. Être offensive, ce n’est pas dans mon caractère. Porter plainte, ce n’est pas dans mon caractère.