Crise agricole : les agriculteurs prêts à passer Noël sur les barrages
Les agriculteurs continuent d'exercer une pression alors que le traité du Mercosur sera peut-être signé ce samedi 20 décembre au Brésil. Sur le barrage de l'A64, les manifestants sont mobilisés pour passer les fêtes de fin d'année sur le piquet de grève.
Les points de blocage des agriculteurs devraient se multiplier sur les routes dans les prochains jours malgré les départs en vacances pour les fêtes de fin d'année. 80 actions ont été recensées sur tout le territoire ce mercredi 17 décembre. Et la mobilisation compte bien se poursuivre pour encore un moment même avec l'arrivée imminente de Noël.
"On est déterminé à ne pas lâcher"
Sur le barrage de l'A64, à Carbonne en région Occitanie, une centaine d'agriculteurs bloquent l'autoroute avec tracteurs et ballots de paille. Tous sont prêts à rester mobilisés même pendant les fêtes. "On est bien ici. Nous, tant qu'on n'aura pas de résultats concrets, on restera là. Vacances ou pas, on restera ici", explique Alain, vigneron au nord de Toulouse, au micro d'Europe 1.
"Avec les difficultés que l'on a sur nos fermes, que ce soit les éleveurs, les céréaliers ou les vignerons, on est descendu tellement bas qu'on est déterminé à ne pas lâcher", poursuit-il.
Un soutien populaire
Ne pas lâcher pourrait signifier passer le réveillon sur cette portion d'autoroute. Beaucoup s'y préparent, des sapins de Noël ont même été apportés. "Il y a déjà des guirlandes. On fera le nécessaire pour qu'on puisse passer de bons moments entre nous. Il y a une telle solidarité, une telle fraternité que s'il faut le passer avec tous ces gens-là ici, peut-être que ce sera le plus beau Noël qu'on aura passé", ajoute Alain.
Les départs en vacances devraient donc être perturbés. Pour Gérard, céréalier, la population comprendra : "Elle est vraiment sensibilisée parce qu'on ne se bat pas rien que pour nous. Nous ne sommes pas seuls dans le mal-être. C'est un phénomène de société. On fait cela pour les nourrir correctement, ils en sont très conscients". Pour preuve, une grande partie de la population locale participe au blocage.