«On a eu un soutien énorme» : à Ecleux dans le Jura, élan de solidarité pour lutter contre la dermatose nodulaire contagieuse
La mobilisation des agriculteurs s'est amplifiée ce jeudi 18 décembre avec de nombreux blocages notamment dans le Sud-Ouest, mais aussi en Auvergne et en Haute-Savoie. Parmi les contestations, la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse est vivement décriée. Pourtant, une petite commune dans le Jura a su faire face à l'épidémie efficacement.
Alors que les agriculteurs continuent de s'opposer à la gestion de la dermatose nodulaire contagieuse et à l'abattage systématique des troupeaux dès lors qu'un seul cas est détecté, par certains endroits, cette crise a été remarquablement surmontée.
C'est le cas du petit village d'Ecleux dans le Jura. La commune de 200 habitants, en plein zone de fabrication du célèbre comté, a vu plusieurs cas apparaître au début du mois d'octobre.
"Heureusement que le maire était là"
Selon le protocole, ce sont tous les troupeaux des trois exploitations du village d'Ecleux, soit 350 bêtes, qui ont été abattus. Mais la gestion de la crise, entre explications et transparence de la part des autorités et solidarité venant des habitants, a été exemplaire.
Ce vendredi 19 décembre, deux mois après les abattages, il n'y a plus aucune vache dans les près du village. Impensable dans ce secteur où l'on collecte le lait qui fabrique le comté. Pourtant ici, il n'y a eu ni heurt ni violence. Le maire y a été pour beaucoup, explique Florent Eplenier, dont 90 vaches montbéliardes ont été euthanasiées. "Heureusement que le maire était là. Il a prévenu la population, il s'est occupé des services de l'Etat, des vétérinaires... Il a géré tout ça. Et ça nous a aidés", explique-t-il.
Soutien des habitants
Les habitants ont aussi soutenu leurs éleveurs, en placardant des affiches sur leurs maisons. Mais ce n'est pas tout, raconte Yvana Prudhon, présidente du comité des fêtes. "Une façon de mettre un peu un point final à ces sales semaines que le village a passé, c'était d'organiser une fête, en soutien à nos agriculteurs. Il y a eu entre 700 et 800 personnes qui sont restées toute la journée autour d'un vin chaud. Et on a fait une vente participative de "morbiflette", une tartiflette dans laquelle on remplace le reblochon par du morbier, un formage bien de chez nous ! Toutes les parts, environ 650, ont été vendues. Ça a bien fonctionné", se félicite-t-il au micro d'Europe 1.
Les bénéfices ont été versés aux éleveurs. Et pour Florent Eplenier, il y a eu un moment important. "À la fin de la journée, on a rassemblé toutes les banderoles de soutien qui avaient été affichées dans le village et on les a brûlées. C'était symbolique. Pour dire que sur Ecleux, c'était terminé. Et qu'on pouvait passer, d'une certaine façon, à autre chose. On a eu un soutien énorme en fait. Et ça a fait beaucoup de bien au moral." Aujourd’hui, les agriculteurs peuvent donc se projeter sur la suite. Notamment Florent Eplenier qui s'apprête à accueillir cet après-midi 31 nouvelles vaches.
