L'assassin de Nice n'est pas tiré d'affaire. 1:23
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Gwladys Laffitte et Guillaume Biet, édité par Gaétan Supertino et Ugo Pascolo avec AFP , modifié à
Alors que l'assassin de l'attentat de Notre-Dame de Nice n'est pas encore tiré d'affaire et ne peut pas être interrogé, les enquêteurs sont à la recherche d'éventuels complices. Deux hommes, l'un âgé de 47 ans et l'autre 35 ans ont été interpellés et placés en garde à vue.  

L'enquête continue au lendemain de l'attentat de Notre-Dame de Nice, qui a fait trois jeudi matin. L'assassin n'est pas tiré d'affaire, le pronostic est réservé. Les policiers municipaux qui l'ont stoppé après son massacre ont tiré 14 fois sur lui. Mais que sait-on à présent de ce Tunisien de 21 ans ?

L'assaillant serait devenu très pratiquant il y a deux ans

On sait qu'il est arrivé en France courant octobre, sans faire de demande d'asile. Il a débarqué sur l'île italienne de Lampedusa le 20 septembre, parmi des dizaines de bateaux de fortune, soit trois semaines après l'ouverture du procès des attentats de janvier 2015 et la republication des caricatures de Mahomet par Charlie Hebdo. Il est entré sur le continent via Bari, dans le sud de l'Italie, toujours le 9 octobre, puis qu'il a été laissé libre par les autorités italiennes malgré une interdiction de quitter le territoire italien. 

L'enquête devra démontrer si c'est l'élément déclencheur de son départ vers la France. Ses motivations profondes, le mûrissement éventuel de son projet nous sont encore inconnus", a indiqué une autre source proche de l'enquête vendredi.

Concernant la personnalité du terroriste, il semble que ce migrant tunisien de 21 ans soit soudainement devenu très pratiquant il y a environ deux ans, si l’on en croit les témoignages de sa mère et de l’un de ses frères. Tous deux ont donné des interviews chez eux à Sfax, en Tunisie. Ils affirment que ce jeune réparateur de motos, selon sa mère, était parti vers la France, soi-disant pour travailler, et qu’il serait arrivé la veille de l’attentat. De son côté, la justice tunisienne a également ouvert une enquête et a indiqué qu'il avait des antécédents judiciaires de droit commun de violence et de drogue.

Un homme de 47 ans en garde à vue

Tous ces éléments s’ajoutent aux vérifications des policiers qui cherchent aussi à savoir ce qui a poussé cet homme à commettre un tel acte. À quand remonte son projet terroriste ? Est-ce qu’il a quitté la Tunisie dans ce but dès le départ ? S'agit-il d’une attaque commanditée ? Qu'a t-il fait après, jusqu'à son entrée en gare de Nice le matin de l'attaque ? Avait-il des complices ? Les enquêteurs vont devoir retracer les contacts du tueur, notamment grâce à ses deux téléphones, retrouvés dans ses affaires dans l'église à Nice, avec un Coran et deux autres couteaux non utilisés.

La police a en tout cas trouvé la trace de celui qui serait, à ce stade de l'enquête, son dernier contact physique. Une caméra de surveillance l'a filmé avec le terroriste, la veille de l’attaque. Voilà pourquoi cet homme de 47 ans a été arrêté dès jeudi soir et interrogé par les enquêteurs antiterroristes. Mais "il n'aurait pas de lien avec l'attaque", a ensuite indiqué vendredi une source proche de l'enquête.

Un second suspect interpellé

Vendredi soir un deuxième homme, âgé de 35 ans, a été interpellé à Nice entre 18h30 et 19h et placé en garde à vue. Il est soupçonné "d'avoir côtoyé l'auteur des faits la veille de l'attaque, comme le premier" suspect.