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Guillaume Dominguez / Crédit photo : HENRIQUE CAMPOS / HANS LUCAS / HANS LUCAS VIA AFP
Ce mercredi, 12.000 exploitants sont mobilisés sur près de 120 points de blocage. Sur l'A10, dans l'Essonne, les agriculteurs présents sur le barrage de Janvry pourraient voir débarquer ceux de la Coordination rurale, partis d'Agen, et déterminés à rejoindre le marché de Rungis. Au risque de créer des tensions ?

Parmi les 120 points de blocage installés par les agriculteurs, celui de Janvry, sur l'autoroute A10 dans l'Essonne, est observé avec plus d'attention. Les exploitants de la FNSEA et des Jeunes agriculteurs pourraient, en effet, être rejoints par ceux de la Coordination rurale, partis d'Agen, et déterminés à bloquer le marché de Rungis, protégé par les forces de l'ordre. 

Une question se pose donc avec insistance : les agriculteurs déjà établis sur l'A10 laisseront-ils passer ce convoi, au regard de la ligne rouge que constituerait, selon le gouvernement, un blocage de Rungis ? "Aujourd'hui, on est tous agriculteurs. Donc nos collègues ont raison de venir avec nous pour porter ces revendications qui sont très fortes dans le monde agricole", répond Christophe Lerebour, secrétaire général de la chambre d'agriculture d'Île-de-France. 

"Je pense qu'ils auront l'intelligence de prendre une autre route" 

Tout en précisant qu'une ouverture du barrage pour laisser passer le convoi de la Coordination rurale n'a rien d'acté pour l'heure. "Malheureusement, même si on avait envie de les laisser passer, on ne pourrait pas parce qu'en face, on a un mur de véhicules blindés de la gendarmerie. Donc pour moi, il faut qu'ils fassent attention parce que ça ne va pas être le bon chemin pour aller à Rungis. Donc, ils seraient obligés de repartir dans l'autre sens parce que nous, on ne peut pas passer et ce serait malheureux qu'ils perdent leur temps ici. Je pense qu'ils auront l'intelligence de prendre une autre route".

Pour autant, si les deux mouvements sont plutôt d'accord sur le fond, ils présentent quelques désaccords sur la forme et les moyens à employer pour faire entendre leur mécontentement. "Je pense que nous sommes tous assez intelligents pour comprendre que nous, on choisit d'essayer de communiquer avec les Français pour leur exprimer notre mal-être. Eux, ils ont choisi une autre façon de s'exprimer, c'est leur façon de voir les choses. Donc, on essaie de leur faire comprendre que, pour traiter un sujet aussi important, le Français a besoin d'avoir de la sérénité, de la compréhension sur le mouvement. Et il ne faut pas en rajouter dans la violence. Parce que depuis des années, on sait ce que la violence amène dans notre pays", conclut Christophe Lerebour. 

Pour l'instant, le mot d'ordre est donc de maintenir le blocage sur l'A10, dans les deux sens, durant une bonne partie de l'après-midi.