Carlos Ghosn est entendu à partir de lundi en tant que témoin dans deux dossiers instruits en France sur des soupçons d’abus de biens sociaux. 1:16
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Marion Dubreuil, édité par Pauline Rouquette
Carlos Ghosn est entendu à partir de lundi en tant que témoin dans deux dossiers instruits en France sur des soupçons d’abus de biens sociaux. Cinq magistrats français entendront l'ex-PDG de Renault-Nissan au palais de justice de Beyrouth. Selon l'un de ses avocats, "il brûle de s'en expliquer et de donner des réponses".

Une délégation de juges Français est arrivée à Beyrouth pour auditionner Carlos Ghosn. L’ex-PDG de Renault-Nissan est entendu à partir de lundi en tant que témoin dans deux dossiers instruits en France sur des soupçons d’abus de biens sociaux. Des auditions qui ont été repoussées depuis le début de l’année à cause de la pandémie de Covid-19, malgré l’accord de Carlos Ghosn, volontaire pour y participer.

Vague d'auditions dans deux dossiers

Les auditions auront lieu au palais de justice de Beyrouth, où elles seront menées par un procureur général libanais sur des questions des juges français, assistés de deux enquêteurs de l'Office central de lutte contre les infractions financières. Les magistrats de Paris et de Nanterre vont se partager la semaine. L'idée est de boucler une première vague d'auditions dans deux dossiers.

Le premier concerne des soupçons d'abus de biens sociaux et de corruption avec des contrats de près de deux millions d'euros passés avec Rachida Dati et avec le criminologue Alain Bauer pour des prestations de conseil auprès de Carlos Ghosn ; la deuxième affaire est ouverte pour abus de biens sociaux, abus de confiance et blanchiment. L'ex-PDG de Renault-Nissan est en effet soupçonné d'avoir tiré profit d'une convention de mécénat signée entre le constructeur automobile et le château de Versailles pour organiser deux soirées privées gratuitement.

"Il brûle de s'en expliquer"

Les juges de Nanterre s'intéressent aussi à des transferts de fonds entre Renault et un distributeur de véhicules dans le sultanat d'Oman, avec des soupçons de rétrocommissions en faveur de Carlos Ghosn.

"Depuis longtemps, un certain nombre de bruits et accusations circulent sur Carlos Ghosn, et il brûle de s'en expliquer et de donner des réponses", assure l'un de ses avocats, Me Jean-Yves Leborgne, au micro d'Europe 1. "Cette affaire française est un peu la suite de l'affaire japonaise, avec tout ce montage que l'on a réalisé à Tokyo pour compromettre Carlos Ghosn", poursuit-il. "Il y a parfois dans les dossiers une part de fantasme."