rafle vel' d'hiv' 2:11
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Shaya Baldassari , modifié à
Les 16 et 17 juillet, la France commémore les 80 ans de la Rafle du Vel d'Hiv, où plus de 13.000 Juifs de la capitale ont été arrêtés. Colette Zeif, âgée de 6 ans à l'époque, a échappé à cette Rafle, qui lui a arraché sa mère. Elle témoigne aujourd'hui au micro d'Europe 1.

La France commémore ce week-end les 80 ans de la Rafle du Vel d’Hiv. Sous les ordres du régime de Vichy, les 16 et 17 juillet 1942, plus de 13.000 Juifs de Paris sont arrêtés, parqués dans le Vélodrome d’Hiver en attendant d'être déportés vers des camps de concentration ou d’extermination. Il y a 80 ans, Colette Zeif, alors âgée de 6 ans, échappait à cette rafle. Elle témoigne au micro d'Europe 1.

"Ma mère s'est mise à hurler sur les policiers"

"Je suis en 1936, j'ai été une enfant cachée. Ma mère a été déportée le 16 juillet 1942, et si je suis là aujourd'hui, c'est grâce à elle et sa résistance." Colette Zeif est une rescapée de la Rafle du Vel' d'Hiv'. Au micro d'Europe 1, elle raconte l'horreur d'il y a 80 ans. "Ma mère s'est mise à hurler devant les policiers qui sont venus chez nous. Elle criait 'laissez-les, la grande s'occupera de la petite', car j'avais une sœur qui avait onze ans de plus que moi."

Tous les ans, ces 16 et 17 juillet sont très bousculant pour l'octogénaire. "C'est extrêmement choquant. Ce juillet 1942, on m'a arraché ma mère. Mon père a été déporté en Limousin en 1943. Ça a été terrible de se construire sans parents."

"La seule chose que l'on puisse faire pour les morts, c'est d'en parler"

Aujourd'hui, Colette intervient dans des écoles et continue le devoir de mémoire. "Je ne pense pas que la mémoire se perd et il ne faut pas surtout, c'est pour ça qu'on témoigne. C'est pour ça qu'on se bat. Il y a des professeurs qui font un énorme travail. J'ai beaucoup, beaucoup de respect et de remerciements pour eux. La mémoire, c'est quand je vois des élèves qui posent des questions, qui s'intéressent au sujet et je les remercie très fortement, très sincèrement, parce que l'avenir, c'est eux. Nous, ça y est, c'est foutu."

"La seule chose que l'on puisse faire pour les morts, c'est d'en parler", conclut cette rescapée de la Rafle du Vel' d'Hiv'. De nombreuses commémorations sont d'ailleurs prévues partout en France.