Mort d'Adama Traoré : un an après, où en est l'enquête ?

© Thomas SAMSON / AFP
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Guillaume Biet et B.B
Depuis un an, les trois gendarmes qui l'ont interpellé n'ont toujours pas été entendus par la justice. Ils ne sont pas poursuivis et n'ont pas accès au contenu du dossier.

C'était il y a un peu plus d'un an, dans le Val d'Oise : la mort d'Adama Traoré lors de son interpellation par les gendarmes entraînait plusieurs nuits de violences et d'affrontements armés dans le secteur de Persant-Beaumont. Ce samedi midi, la famille de la victime organise un rassemblement et une marche en la mémoire du jeune homme. Ses proches continuent de réclamer "justice", alors que l'enquête est toujours en cours. Où en est-celle précisément ?

"Il a pris le poids de nos corps à tous les trois". C'est le rôle des gendarmes qui est au cœur de cette affaire. Pour la famille Traoré, les militaires ont provoqué la mort d'Adama, lors d'un plaquage ventral pour le maîtriser. Les proches s'appuient sur une phrase d'un des gendarmes face aux enquêteurs : "il a pris le poids de nos corps à tous les trois". Un an après, cette déclaration reste le seul élément qui sème le doute sur une éventuelle responsabilité des gendarmes, ce qu'aucun indice matériel ne conforte, à ce stade.

Trois expertises médico-légales ont été menées. Elles concluent qu'Adama Traoré est mort asphyxié, à cause - soulignent deux d'entre elles - de problèmes de santé antérieurs : une malformation cardiaque et une maladie des poumons. D'après les experts, ces pathologies, dont le jeune homme souffrait sans le savoir, ont entraîné son asphyxie à cause du stress et du violent effort qu'il a fait juste avant son arrestation. Une longue course-poursuite à pied avec les gendarmes, sous une forte chaleur.

Avant d'être arrêté, il était totalement à bout de souffle. Juste avant d'être arrêté, il était totalement à bout de souffle, quasiment incapable de parler, raconte un témoin. Depuis un an, les trois gendarmes qui l'ont interpellé n'ont toujours pas été entendus par la justice. Ils ne sont pas poursuivis et n'ont pas accès au contenu du dossier, qui a été dépaysé. Il est entre les mains d'une juge parisienne, en raison de la mauvaise gestion du début de l'affaire au tribunal de Pontoise.