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Dermatose nodulaire : origine de la maladie, vaccination des bêtes, exportations... Les éclairages d'Emmanuelle Ducros

Europe1 .fr . 2 min
Pascal Praud.

Pascal Praud et vous

Pascal Praud

La politique gouvernementale liée à la détection de cas de dermatose nodulaire chez les bovins entraîne d'importantes actions de contestation des agriculteurs. Emmanuelle Ducros, éditorialiste d'Europe 1 et spécialiste des sujets agricoles, apporte un éclairage global sur cette maladie, de la vaccination à la question de l'exportation.

D'où vient la dermatose nodulaire contagieuse ? Pourquoi toutes les vaches françaises ne sont-elles pas vaccinées ? Voici des questions qui reviennent régulièrement autour de cette maladie, dont la politique gouvernementale de lutte est à l'origine d'importants mouvements de contestations des agriculteurs partout en France.

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Selon cette politique, si un cas est détecté dans un troupeau, tous les bovins doivent être abattus. C'est ce qui est arrivé dans un élevage en Ariège, ce qui a provoqué un affrontement entre agriculteurs, des militants d'ultragauche et des forces de l'ordre.

Une maladie arrivée récemment en France

Dans l'émission Pascal Praud et vous, l'éditorialiste d'Europe 1 Emmanuelle Ducros, spécialiste des sujets agricoles, apporte un éclaircissement général et précis sur les tenants et les aboutissants de cette maladie "grave", et la question de la vaccination. "Toutes les bêtes ne sont pas vaccinées parce que cette maladie n'était pas présente sur notre sol et on n'avait pas de raison de vacciner", relate-t-elle.

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La dermatose nodulaire contagieuse "est une maladie tropicale, une maladie africaine qui touche les buffles et les girafes. Elle arrive (en France), ce n'était pas prévu", poursuit Emmanuelle Ducros, soulignant que les premiers cas en Europe ont été détectés aux alentours de 2015.

La vaccination, un frein temporaire pour l'exportation

La vaccination d'un animal est un frein à son exportation pendant un laps de temps, précise ensuite l'éditorialiste, qui en détaille les raisons : "Cette maladie est grave, aucun pays n'a envie de l'avoir sur son sol. Quand vous vaccinez vos animaux, vous avez une période assez longue (14 mois) où on ne sait pas si votre cheptel est indemne de la maladie ou s'il a des anticorps vaccinaux".

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Conséquence, "des pays préfèrent fermer leurs importations de produits français. Par exemple, le Canada et la Grande-Bretagne ont fermé leurs importations aux produits laitiers au lait cru français. Ce n'est pas une question européenne". C'est l'une des raisons qui explique pourquoi tous les bovins de France ne sont pas vaccinés en ce moment.

"Cela veut dire de très lourds impacts économiques pour les filières. Si on n'exporte plus de bovins vivants français pendant 14 mois après la fin de la vaccination, cela coûte 2 milliards d'euros aux éleveurs français", avance Emmanuelle Ducros, justifiant la position de la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, de ne vacciner que dans les zones concernées. "Les exportations, c'est de ces régions là qu'elles sont interdites, pas de tout le pays", ajoute-t-elle.

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Il existe également des freins logistiques à la vaccination des vaches. Celle-ci ne peut se réaliser qu'en présence d'un vétérinaire (on en dénombre 4.400 en France), et la fabrication d'un vaccin peut mettre en sept mois et un an. "Cela prendrait des mois" pour vacciner les 17 millions de vaches présentes dans l'Hexagone, prévient l'éditorialiste.

Une maladie complexe à détecter

Vient la question de l'abattage d'un troupeau. Emmanuelle Ducros explique que les vétérinaires n'ont pas les moyens aujourd'hui de savoir, dans un cheptel où un animal est malade, "quelles sont les vaches asymptomatiques mais très contagieuses, celles qui vont développer la maladie".

L'éditorialiste d'Europe 1 mentionne enfin la "sécurité alimentaire" pour étayer la non-consommation de viande provenant d'une vache malade. "C'est une règle sanitaire de pays développés : on ne mange pas d'animaux qui ont des virus", appuie Emmanuelle Ducros, ajoutant que cela donnerait "des viandes de très mauvaise qualité".