«En tant que juif, on se sent ciblé» : après l'attentat antisémite en Australie, la communauté juive de Rennes est anxieuse
La communauté juive de France se sent de nouveau visée après l'attentat antisémite dimanche en Australie. Il n'y a plus de "sanctuaire contre l'antisémitisme", déplorent plusieurs Français de confession juive, notamment à Rennes.
Après l'attentat antisémite dimanche en Australie, la communauté juive de France se sent de nouveau ciblée par l'antisémitisme qui gangrène le monde. Haïm Korsia, Grand Rabbin de France, déplorait lundi qu'il n'y ait plus de "sanctuaire contre l'antisémitisme". Un avis partagé par plusieurs Français de confession juive, rencontrés à Rennes pour Europe 1.
"C'est arrivé à Toulouse, à Paris, pourquoi pas à Rennes ?", s'inquiète cette femme. Bien que cette toute petite communauté juive soit discrète, avec une synagogue isolée dans un quartier tranquille de Rennes, l'antisémitisme vient bien jusqu'ici assombrir le quotidien de Sonia Gamérroff et des fidèles qu'elle côtoie.
"L'antisémitisme est mondialisé"
"Après le 7-Octobre, il y a eu beaucoup de personnes qui ne sont pas venues à la synagogue. Il a fallu un travail de longue haleine, les rassurer. Là, ça commence à revenir. Mais il y a eu Sydney. Donc, on ne peut pas se dire que rien ne va se passer", explique-t-elle.
Elle fait visiter la synagogue, notamment aux scolaires, pour lutter contre l'obscurantisme. "Quant à notre sécurité, ajoute cet autre membre de la communauté, on y pense non-stop".
"En tant que juif, on se sent ciblé. C'est ça le phénomène qui est nouveau, c'est que l'antisémitisme est mondialisé aujourd'hui. On a ici, dans la communauté même, une personne dont la mère a été agressée parce qu'elle avait l'Étoile de David autour du cou. Donc aujourd'hui, c'est partout, et forcément que ça touche tout le monde. Donc on s'adapte, on est résilient, on reste debout et on restera debout", assure-t-il.
Des Juifs qui se raccrochent aux témoignages de compassion des gens du quartier ce week-end, après les événements dramatiques survenus à plus de 4.000 kilomètres d'ici.