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L’ancienne garde des Sceaux a accusé lundi sur Europe 1 le gouvernement de ne pas avoir déterminé de priorités claires en matière de lutte contre l’insécurité. Dans son viseur, le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin davantage que celui de la Justice, Eric Dupond-Moretti.
INTERVIEW

Rachid Dati a fait de la lutte contre l’insécurité son cheval de bataille politique depuis de nombreuses années. L’ancienne candidate à la mairie de Paris a ainsi réclamé ces derniers jours le rétablissement des peines plancher ou l’instauration d’une responsabilité pénale pour les mineurs dès 13 ans. Et sans surprise, c’est la politique gouvernementale en la matière qu’elle pointe régulièrement du doigt. "Il n’y a pas de politique pénale" du gouvernement, a encore accusé lundi sur Europe 1 celle qui fut ministre de la Justice entre 2007 et 2009.

"Quelles sont les priorités de ce gouvernement ?"

Pour autant, la maire du 7ème arrondissement de Paris n’a pas voulu par trop accabler son successeur, Eric Dupond-Moretti, l’actuel garde des Sceaux, préférant réserver ses piques à Gérald Darmanin, le ministre de l’Intérieur. "Une politique pénale, quand vous êtes garde de Sceaux, c’est vous qui l’impulsez. Vous donnez des instructions aux procureurs de la République, pour leur demander des déferrements, des interpellations", a-t-elle d’abord rappelé, avant d’enchaîner : "la politique pénale se fait en fonction de la politique de sécurité que détermine le gouvernement. Mais quelles sont les priorités de ce gouvernement, du ministre de l‘Intérieur ? Je ne sais pas."

"Quand vous déterminez des priorités de lutte contre l’insécurité, vous avez une politique pénale en conséquence", a insisté Rachida Dati. "Et là pour le coup le garde des Sceaux peut donner des instructions de politique générale, de politique pénale." Et l'ex-ministre de citer en exemple la justice appliquée aux plus jeunes délinquants. "Aujourd’hui, l’essentiel de la délinquance, en France, est le fait de mineurs ou de jeunes majeurs. Dans ce type de catégories, ils savent qu’ils sont dans une impunité absolue", a-t-elle accusé.