Edouard Philippe ne veut pas voir ses "convictions partir à vau-l'eau" sans se "battre"

Edouard Philippe
Edouard Philippe a quitté son poste de Premier ministre le 3 juillet 2020. © LOIC VENANCE / AFP
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avec AFP
Neuf mois après avoir quitté ses fonctions, l’ancien Premier ministre Edouard Philippe fait son retour sur la scène nationale. En tête des baromètres de popularité politique depuis son départ, le maire du Havre refuse d’en dire plus sur son engagement futur ou encore sur la possibilité d'être un recours à Emmanuel Macron en 2022.

L'ancien Premier ministre Edouard Philippe, qui publie la semaine prochaine avec son ancien conseiller politique Gilles Boyer Impressions et lignes claires (ed. Lattes), un livre-récit sur leur expérience à Matignon, fait ainsi son retour sur la scène nationale neuf mois après avoir quitté ses fonctions. 

Lui qui caracole en tête de tous les baromètres de popularité politique depuis son départ estime que "ce capital est très intéressant, mais il n'existe pas", car il est "aussi solide qu'une volute de fumée". Selon lui, popularité et impopularité "ne doivent jamais guider l'action : ce qui compte, ce sont les idées, les principes, et je veux me battre pour ceux auxquels je tiens", a-t-il affirmé mercredi dans un entretien au Point.

Le maire du Havre élude cependant plusieurs questions, concernant la matérialisation de son engagement, ou encore la possibilité pour lui d'être un recours à Emmanuel Macron si le chef de l'Etat était empêché de se présenter en 2022. "Je suis maire d’une ville que j'aime, je continue à rencontrer des gens, à lire, à réfléchir, à apprendre, et je n'ai aucune intention de voir mes convictions ou mes idées partir à vau-l'eau sans me battre pour elles", a-t-il répété, tout en rappelant aimer "être aux manettes, en responsabilité".

"Je pensais qu'il lui appartenait, et à lui seul, de faire un choix sur la ligne politique"

Revenant sur les conditions de son départ de Matignon, en juillet 2020, Edouard Philippe confie avoir remis lui-même sa démission "à l'issue du scrutin" municipal au Havre fin juin, afin de "faire comprendre" à Emmanuel Macron que "s'il demandait à quelqu'un d'autre de prendre la suite", il n'en ferait pas "un pataquès". "Je pensais qu'il lui appartenait, et à lui seul, de faire un choix sur la ligne politique et sur ceux qu'il voulait avoir à ses côtés pour la seconde partie du quinquennat", ajoute l'ancien Premier ministre.

"J'ai pleuré de rage, et de tristesse, quand il a fallu se résoudre à fermer les bars, restaurants puis les écoles"

Refusant de formuler "aucune espèce de critiques à l'égard de ceux qui s'y collent maintenant", Edouard Philippe revient aussi sur les difficultés des décisions auxquelles il a été confrontées, notamment durant la crise du Covid-19. "J'ai pleuré de rage, et de tristesse, quand il a fallu, par exemple, se résoudre à fermer les bars et restaurants puis les écoles", assure-t-il.