Budget 2026 : en cas d'échec du conclave députés-sénateurs, Sébastien Lecornu est prêt à envisager une loi spéciale
Le premier ministre Sébastien Lecornu a demandé à ses équipes de se tenir "prêtes à saisir le Conseil d'Etat sur une loi spéciale", si les députés et sénateurs de la commission mixte paritaire sur le budget ne trouvaient pas d'accord d'ici vendredi 19 décembre. Son entourage a pointé du doigt la "radicalité" d'une faction LR du Sénat, qui "mettrait en danger la réussite de la réunion".
Sébastien Lecornu s'est dit jeudi prêt à envisager une loi spéciale en cas d'échec de la réunion des députés et des sénateurs vendredi en commission mixte paritaire (CMP) pour s'accorder sur le budget de l'Etat.
Le Premier ministre "a demandé à ce que les équipes se tiennent prêtes à saisir le Conseil d'Etat sur une loi spéciale (pour faire fonctionner l'Etat, ndrl) en cas d'échec de la CMP", a écrit à la presse son entourage.
Il estime en outre que "la radicalité d'une petite partie du groupe LR du Sénat pour des raisons très politiciennes met en danger la réussite" de cette réunion décisive pour l'adoption d'un budget avant la fin de l'année. "Néanmoins, cela reste encore possible et leur radicalité est sûrement là pour peser sur les négociations", ajoute son entourage.
Un négociateur LR semblait pour sa part prédire un échec de la Commission mixte paritaire. "Je ne suis plus très optimiste. Je pense que c'est fini", a-t-il annoncé par communiqué.
Sébastien Lecornu avait déjà dit que ces discussions s'annonçaient plus "difficiles" et "plus politiques" que celles sur le budget de la Sécurité sociale, adopté définitivement mardi 16 décembre d'une courte majorité. Il redit néanmoins ce jeudi la "totale disponibilité du gouvernement pour une CMP conclusive", et estime de nouveau qu'une CMP "à blanc est nécessaire pour préparer le travail".
"La tâche est immense", avait-il reconnu devant le Sénat mercredi avant ce conclave députés-sénateurs très incertain, entre un Parti socialiste à satisfaire et une droite sénatoriale extrêmement remontée, qui réclame le 49.3, qui permet l'adoption d'un budget sans vote.
Les écologistes de leur côté ont confirmé jeudi qu'ils voteront contre le projet de budget de l'État, même en cas de compromis vendredi, rendant de facto quasi-impossible son adoption par l'Assemblée nationale d'ici la fin de l'année, hors 49.3.