Publicité
Publicité

«Je n’autoriserai pas que de tels propos soient tenus» : la députée LFI Ersilia Soudais reprise à l'ordre par Jérémie Patrier-Leitus après sa sortie sur Sophia Aram

Europe 1 - Mis à jour le . 2 min
«Comme président d’enquête je n’autoriserai pas que de tels propos soient tenus dans cette commission» : la députée LFI Ersilia Soudais reprise à l'ordre suite à ces propos sur Sophia Aram
«Comme président d’enquête je n’autoriserai pas que de tels propos soient tenus dans cette commission» : la députée LFI Ersilia Soudais reprise à l'ordre suite à ces propos sur Sophia Aram © Thomas SAMSON / AFP

La députée Ersilia Soudais a été sèchement recadré ce jeudi 18 décembre par le président de la commission d’enquête sur l’audiovisuel. La veille, la députée insoumise avait qualifié de «racistes» les chroniques de l'humoriste Sophia Aram. Ses propos ont déclenché l'ire de Jérémie Patrier-Leitus.

La sortie n’est pas passée. Ce jeudi 18 décembre, Jérémie Patrier-Leitus, président de la commission d’enquête sur l’audiovisuel public, a rappelé à l’ordre la députée LFI Ersilia Soudais. La veille, lors d’une audition, l’élue avait mis en cause l’humoriste Sophia Aram, chroniqueuse sur France Inter.

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Au cours des échanges, Ersilia Soudais avait déclaré à propos de l’humoriste : "Cela fait vingt ans que l’on a une Sophia Aram qui raconte des dingueries et qui a un humour raciste". Une qualification qui avait immédiatement suscité la colère du président de la commission, au point d’évoquer une possible coupure de micro.

Jérémie Patrier-Leitus avait alors rappelé que la commission n’avait pas vocation à devenir "le lieu où l’on insulte les salariés du service public de raciste, d’homophobe".

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Une justification insuffisante

Face aux critiques, la députée insoumise s’était défendue en expliquant "ne pas avoir dit qu’elle était raciste mais que ses chroniques l’étaient". Une nuance qui n’a pas convaincu le député Horizons, revenu dès le lendemain sur cet épisode jugé grave.

 À l’ouverture des travaux, le président de la commission a tenu à poser un cadre clair : "Je vais revenir en quelques mots sur l’incident grave qui s’est déroulé hier. Ce sont des qualifications extrêmement lourdes car je le rappelle, le racisme n’est pas une opinion mais un délit pénal. Accuser publiquement une personne de racisme, fût-ce dans le cas d’une commission d’enquête parlementaire, est un acte grave".

La suite après cette publicité
La suite après cette publicité

Il a poursuivi en martelant : "Je le dis ici avec la plus grande fermeté, comme président d’enquête je n’autoriserai pas que de tels propos soient tenus dans cette commission. Car un député ne parle jamais seulement en son nom, chaque mot qu’il prononce engage notre commission et notre parlement".

Une référence lourde de sens

Au-delà du cas précis, Jérémie Patrier-Leitus a insisté sur la portée des mots employés. "Il y a des mots qui sont des armes, des bombes à retardement. Des mots qui ne sont pas des opinions mais des cibles que l’on vient planter dans le dos de nos concitoyens".

La suite après cette publicité

Le président a également évoqué "des humoristes, des dessinateurs de presse tués à bout portant à cause d’un qualificatif qui leur est jeté à la figure", une allusion transparente à l’attentat contre Charlie Hebdo.

"Cette commission d’enquête n’est pas le lieu où chacun vient régler des comptes idéologiques ou porter des accusations graves sur des salariés de l’audiovisuel public", a conclu Jérémie Patrier-Leitus, avant de présenter ses excuses au nom de la commission.