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Accord UE-Mercosur, élection présidentielle, union des droites... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Marine Le Pen dans «La France en Face»

Europe1 .fr - Mis à jour le . 13 min
Accord UE-Mercosur, élection présidentielle, union des droites... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Marine Le Pen dans «La France en Face»
Accord UE-Mercosur, élection présidentielle, union des droites... Ce qu'il faut retenir de l'interview de Marine Le Pen dans «La France en Face» Europe 1 / © Europe 1

La présidente du groupe Rassemblement national à l'Assemblée nationale, Marine Le Pen, était l'invitée du troisième numéro de "La France en Face", ce jeudi soir sur Europe 1 et CNews de 21h à 22h. Face à Laurence Ferrari et Sonia Mabrouk, la députée de la 11e circonscription du Pas-de-Calais, a répondu à toutes les questions.

Marine Le Pen face à Laurence Ferrari et Sonia Mabrouk. La députée française de la 11e circonscription du Pas-de-Calais, a répondu à toutes les questions, ce jeudi 18 décembre, dans le nouveau rendez-vous La France en Face, de 21 heures à 22 heures sur Europe 1 et CNews. Colère agricole, Mercosur, la place de la France dans l'Union européenne, le budget, l'immigration et le positionnement du Rassemblement national sur l'échiquier politique, rien n'a été mis de côté lors de cette émission.

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  • "Je le souhaite, mais je n'en sais rien", a déclaré Marine Le Pen à propose d'une candidature à l'élection présidentielle
  • "Notre réforme n'est pas du tout la même que celle de l'extrême gauche", a tenu à clarifier Marine Le Pen
  • "Les fonctionnaires ne sont pas le problème", a précisé la présidente des députés RN à l'assemblée nationale.
  • Le conflit en Ukraine est "un drame"
  • "Tout va dans le sens d’une armée européenne", déplore Marine Le Pen
  • "Pour appliquer les OQTF, l'immense majorité de la solution, c'est la diplomatie", assure Marine Le Pen

"Cette guerre est un drame"

"La Russie est une puissance nucléaire qui mène aujourd'hui un combat qui fait un nombre de victimes absolument inouïs, car il faut savoir qu'au-delà de tous ces éléments diplomatiques, c'est une boucherie. Une génération, peut-être voire même plusieurs, d'Ukrainiens est en train d'être décimée. C'est un véritable drame. Et la guerre est un drame", a rapporté Marine Le Pen. 

Guerre en Ukraine : "Tout va dans le sens d’une armée européenne", selon Marine Le Pen 

"Emmanuel Macron ne veut pas la paix en Ukraine. L'intervention, si vous voulez, de la proposition faite par Donald Trump a ruiné une forme d'agenda qui était celui d'Emmanuel Macron, de Madame von der Leyen, du dirigeant allemand, qui souhaitaient se servir du risque de la guerre pour faire avancer l'agenda européen. L'Union européenne a toujours profité des crises pour pouvoir s'attribuer des compétences qui ne sont pas les siennes. Aujourd'hui, ils se servent de cette guerre ou du risque de guerre pour pouvoir créer, avancer l'agenda de ce qu'ils appellent la défense européenne, tout va dans le sens d'une armée européenne", a rapporté Marine Le Pen. Pour elle, tout est fait pour générer l'angoisse

Marine Le Pen sur sa relation avec Sarah Knafo

"Sarah Knafo a toujours décidé de nous combattre. Je rappelle que la seule fois où elle a été élue, c'était sous le nom de Le Pen. J'espère qu'elle remisera les critiques qu'elle a pu développer à notre égard lors des élection présidentielles. Nous n'avons pas les mêmes idées sur un certain nombre de sujets", a assumé Marine Le Pen

Marine Le Pen défend Jordan Bardella 

"Jordan Bardella est en permanence sur le terrain, il est en permanence en train de faire des dédicaces de son livre. Et pourtant les attaques sont nombreuses, pas seulement sur son âge. Il est victime d'une campagne de dénigrement qui est d'une violence absolument inouïe. Une campagne de dénigrement qui vient de partout, deceux qui ont peur, en réalité, qui ont peur que nous puissions gagner demain les élections. Donc ils se disent, peut-être à tort, 'Marine Le Pen, on a déjà réussi à l'écarter, maintenant il faut écarter Jordan Bardella'", a déclaré la députée RN du Pas-de-Calais. 

Sur une potentielle candidature à l'élection présidentielle 

"Je le souhaite, mais je n'en sais rien. L'avenir de ma présence à l'élection présidentielle dépend des juges. Les juges ont le droit de vie et de mort sur la candidate à la présidentielle que je suis. Je suis dans le combat, plus que jamais", a tenu à clarifier Marine Le Pen lors de l'émission La France en Face ce jeudi 18 décembre. 
 

Marine Le Pen critique vivement Laurent Wauquiez

"Nous avions dit à Laurent Wauquiez qu'elle ne nous apparaît pas être la meilleure solution pour lutter contre le phénomène qu'il décrit. Il veut absolument cette commission d'enquête pour se faire de la publicité. Le jour où Jean-Luc Mélenchon est auditionné par la commission d'enquête, Wauquiez n'est pas là", a déclaré Marine Le Pen à propos de la commission d’enquête sur les liens existants entre les représentants de mouvements politiques et des organisations et réseaux soutenant l’action terroriste ou propageant l’idéologie islamiste. 

"Pour appliquer les OQTF, l'immense majorité de la solution, c'est la diplomatie", assure Marine Le Pen

«Pour appliquer les OQTF, l'immense majorité de la solution, c'est la diplomatie. Et c'est également la diplomatie de la fermeté. Il faut engager des discussions avec l'Algérie, mais également avec le Maroc sur les mineurs non-accompagnés et il n'y aucune raison pour qu'il y ait autant. Il faut aussi le faire avec la Tunisie et le Mali», a assuré Marine Le Pen.

La présidente des députés RN sur un amendement instaurant une surprime émeutes

"Comme les macronistes sont incapables d'assurer la sécurité dans notre pays, comme ils sont incapables, en réalité, de mettre en œuvre le principe auquel nous sommes tous très attachés de responsabilité, ils font payer à tout le monde les conséquences de leur incurie", a propos d'un amendement instaurant une surprime obligatoire émeutes sur certains contrats d'assurance.

Marine Le Pen sur la réforme des retraites

Après l'élection présidentielle, les Français choisiront aussi la réforme des réformes qu'ils souhaitent. Notre réforme n'est pas du tout la même que celle de l'extrême gauche, ça c'est ce que racontent les types de droite qui n'ont rien à dire contre nous. Les Républicains, ils sont tout le temps en train de nous taper dessus. Ils n'ont rien à proposer.  D'ailleurs, il n'y a qu'à voir le résultat du Sénat. Les sénateurs, grand donneur de leçons devant l'éternel, sont des irresponsables ils ont méchamment aggravé le déficit. Les LR étaient en première ligne pour aggraver le déficit et pour aggraver les dépenses et pour augmenter les prélèvements.

Marine Le Pen sur sa relation de travail avec Éric Ciotti à l'Assemblée nationale 

"Nous avons beaucoup de sujets où nous avons un accord. Nous avons quelques désaccords, mais ils sont assumés. Mais il est tout de même d'accord pour faire des économies sur la fraude, il est d'accord pour faire des économies massives sur l'immigration, il est d'accord pour faire des économies massives sur l'Union européenne. Il est d'accord pour faire des économies massives sur les agences d'État. Sur toutes ces choses nous sommes en accord. Il est d'accord pour baisser les impôts de production. C'est ce que nous avons défendu et même votés ensemble à l'Assemblée. Il est d'accord pour faire baisser la pression fiscale sur les classes moyennes. Ça tombe bien, nous l'avons fait ensemble à l'Assemblée nationale. Il est d'accord pour protéger les TPE-PME. Nous avons décidé de le voter ensemble. Nous sommes en accord sur beaucoup de choses. Nous sommes effectivement en désaccords sur la retraite. Et je ne perds pas l'espoir de le convaincre. Parce que lui dit la même chose, il ne perd pas espoir de vous convaincre", a expliqué la présidente des députés RN à l'Assemblée nationale.
 

"Les fonctionnaires ne sont pas le problème"

"Souvent, les personnalités politiques de droite disent que les fonctionnaires sont le problème, on va baisser le nombre de fonctionnaires, comme si les fonctionnaires étaient le problème. Les fonctionnaires ne sont pas le problème. Le problème, c'est l'État. Le problème, c'est l'État qui ne sait pas où il va, qui ne sait pas gérer, qui n'est pas capable de déterminer en réalité ce qu'attendent les Français de lui, qui se mêle de tout, sauf de l'essentiel, et qui, dans les secteurs essentiels, est en deçà de ce qu'on pouvait attendre de lui", a rapporté Marine Le Pen, ce jeudi 18 décembre, lors de l'émission La France en Face

"On a fait baisser les impôts sur les TPE-PME"

"J'ai entendu dire, jusqu'aux députés du parti les Républicains, qu'on nous accusait d'avoir voté un mécanisme qui est quand même le mécanisme le plus évident et le plus juste sur Terre. Il consiste simplement à dire 'les multinationales étrangères, vous êtes bien gentilles, vous utilisez nos infrastructures, nos routes, on vous met à disposition notre administration. Mais il faudrait arrêter de faire de la suroptimisation fiscale en payant zéro impôt en France'. Vous venez faire des bénéfices dans notre pays, vous payez des impôts au même titre que les TPE-PME de notre pays. Parce que si vous ne les payez pas, ces impôts, sur qui va retomber la charge ? Nos TPE-PME. Le Rassemblement National, il est là précisément pour faire baisser les impôts sur les TPE-PME. Et justement, on a fait baisser les impôts sur les TPE-PME et accessoirement les ETI, également grâce à nous, comme on a fait baisser les impôts sur les classes moyennes", a rapporté Marine Le Pen.

«L’Union européenne aujourd’hui c’est le coup d’Etat permanent», accuse Marine Le Pen

Marine Le Pen, invitée de La France En Face sur Europe 1 et CNEWS, a dénoncé une Union européenne qu’elle juge antidémocratique et accusée de s’être éloignée du projet initial d’une "Europe des nations". Elle critique une dérive des institutions européennes, estimant qu’elles outrepassent leurs compétences, notamment sur l’agriculture, au détriment de la souveraineté des États. La dirigeante du Rassemblement nationale revendique une stratégie de remise en cause de l’Union Européenne de l’intérieur, en s’appuyant sur des alliés comme Viktor Orban, et affirme refuser toute perte de souveraineté pour la France.

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"Nous avons des alliés, nous en aurons encore plus demain"

"Des alliés, nous en avons aujourd'hui, nous en aurons beaucoup plus demain. Et vous savez, il y a un certain nombre de pays qui nous attendent aussi pour pouvoir s'exprimer, peut-être plus librement qu'ils ne le font aujourd'hui. Certains pays ont le souhait de revenir à une Europe des nations et des libertés. Le problème de l'Union européenne aujourd'hui, en réalité, elle viole tous les traités de l'Union européenne. Tous les sujets dont elle s'occupe ne sont pas des sujets qui relèvent de sa compétence. Moi, je ne suis pas prête à laisser mon pays se voir arracher sa liberté de décider et sa souveraineté par conséquent", assure Marine Le Pen.

"On va gagner les élections"

"On va gagner les élections. La France est un grand pays, c'est le pays fondateur. C'est le pays qui a lancé, en réalité, l'Union européenne. Donc elle a un poids et une influence qu'il ne faut pas minimiser. Ce n'est pas parce qu'Emmanuel Macron ne s'en sert pas ou s'en sert mal que ça veut dire que cette influence n'existe pas. Il y a toute une série, tout un pan, et même des pans entiers de l'économie qu'il faut sauver des griffes de cette Union européenne. Il y a bien sûr l'agriculture, mais il y a aussi l'industrie", lance la députée RN du Pas-de-Calais.

"On ne va pas quitter la table de l'UE parce qu'on est en train de la changer"

"Actuellement, Emmanuel Macron ne mène pas la bataille pour la défense des intérêts de la France. Nous, le Rassemblement national nous allons la mener. Et malgré le fait que le gouvernement français ne mène pas la bataille pour les intérêts de la France, il y a quand même un certain nombre de succès qui ont été enregistrés par les partis patriotes dans les dernières semaines. L'Union européenne a reculé sur un certain nombre de normes avec la directive Omnibus. L'Union européenne est en train de reculer sur l'interdiction des voitures thermiques. Je vous rappelle qu'on avait quand même une industrie automobile extrêmement puissante et qu'on l'a laissée être démantelée. Comme on laisse être démantelée l'agriculture, comme on laisse être démantelées les industries. On ne va pas quitter la table de l'UE parce qu'on est en train de la changer", a affirmé la patronne des députés RN à l'Assemblée nationale. 

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"Il faut sortir l'agriculture des accords de libre-échange"

"La qualité des produits français est extraordinaire, peut-être la meilleure du monde. Il suffirait de laisser travailler nos paysans pour retrouver le niveau qui était le notre. On a un niveau de sécurité alimentaire qu'aucun autre n'a au monde. Il faut sortir l'agriculture des accords de libre-échange. Le Mercosur arrive après tous les accords de libre-échange. Il y en a une dizaines qui ont été mis en place depuis 2010.

"L'indemnisation n'est pas du tout à la hauteur des pertes qui sont enregistrées"

"L'indemnisation lorsqu'un cheptel est abattu n'est pas du tout à la hauteur des pertes qui sont enregistrées. Lorsqu'on abat un cheptel, on abat parfois le travail de trois, quatre ou cinq générations. Par conséquent, le travail génétique, de choix génétique qui est fait par l'éleveur, est mis totalement à plat. Et ne nous racontons pas l'histoire. Il y a une partie de ceux qui ont vu leur cheptel abattu qui ne reprendront pas cette activité. Ces images sont déchirantes", a déclaré Marine Le Pen à propos des cheptels abattus dans certaines fermes.

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Marine Le Pen déplore que les agriculteurs ne soient pas autour de la table lors des prises de décision

"Toutes ces décisions sont prises par un certain nombre de sachants, d'experts, mais les agriculteurs ne sont pas autour de la table. Ils sont quand même les meilleurs connaisseurs de leurs bêtes, de leurs élevages. Et ne pas les prévenir, ne pas les mettre autour de la table, ne pas les faire participer en réalité à ces discussions, c'est incohérent. Je pense qu'ils ont le sentiment d'être maltraités, de ne pas être entendus, de ne pas être consultés. Donc, c'est déjà la première problématique. Et elle est, en réalité, générale. Ce gouvernement fait ça avec tout le monde. En réalité, on aurait pu anticiper cette difficulté, on aurait pu vacciner beaucoup plus massivement autour des points de contagion", a déploré Marine Le Pen lors de l'émission "La France en Face".

"Les macronistes considèrent que défendre la France c'est attaquer l'Europe"

"Pour la présidente du groupe des députés RN à l'Assemblée nationale, les les macronistes considèrent que défendre la France c'est attaquer l'Europe. Ils défendent l'Europe et décident donc de sacrifier les intérêts de la France", a rapporté la présidente des députés RN à l'Assemblée nationale.

Marine Le Pen sur la révolte agricole et la suspension de l'accord UE-Mercosur

"Nos agriculteurs sont héroïques. Depuis des années, ils subissent des coups de boutoirs de plus en plus violents. La dermatose arrive comme une goutte d'eau qui fait déborder le vase. Le Mercosur est un acte d'agression majeure contre l'agriculture. Je ne suis pas sûr que l'Italie quand on voit le fonctionnement de l'Union européenne. L'Italie a pris l'habitude de négocier des intérêts pour elle-même et c'est difficile de lui en faire le reproche", a déclaré Marine Le Pen. 

Nicolas Sarkozy a assuré à Marine Le Pen qu'il ne s'associerait pas à un "front républicain" contre le RN

Nicolas Sarkozy a assuré à Marine Le Pen qu'il ne s'associerait pas à un éventuel "front républicain" contre le RN et plaidé pour un "rassemblement le plus large possible", "sans anathème", selon les extraits de son prochain livre publiés dimanche dans La Tribune. Dans "Le Journal d'un prisonnier", le livre consacré à ses 20 jours de détention, en librairie mercredi, l'ex-chef de l'Etat rapporte un échange téléphonique avec Marine Le Pen.

M. Sarkozy l'avait contactée après sa condamnation à cinq ans de prison au procès du financement libyen de sa campagne de 2007 pour la remercier d'avoir pris sa défense. Au cours de l'échange, rapporte-t-il dans son livre, Marine Le Pen lui aurait dit : " Votre voix porte sur l’électorat populaire, vous associerez-vous à un quelconque front républicain " lors de futures échéances électorales?

Marine Le Pen appelait à une concertation avec les agriculteurs

Marine Le Pen avait insisté vendredi dernier, depuis son fief d'Hénin-Beaumont (Pas-de-Calais), sur le besoin "urgent" d'une concertation avec les agriculteurs pour trouver des solutions alternatives à l'abattage des troupeaux affectés par la dermatose nodulaire bovine.

"Je veux croire qu'il existe une solution qui puisse être réfléchie et décidée avec l'ensemble des représentants des agriculteurs, des responsables sanitaires et des membres du gouvernement", avait indiqué la députée du Pas-de-Calais lors d'un déplacement pour l'inauguration du marché de Noël d'Hénin-Beaumont.

Concernant le Mercosur, Marine Le Pen ne voit Emmanuel Macron dire non à la commission européenne

Emmanuel Macron, qui s'affiche volontiers à l'initiative aux sommets européens, s'est pour une fois montré sur la défensive jeudi à Bruxelles, face au risque de voir ses alliés passer outre l'opposition française à l'accord commercial avec le Mercosur.  Mais "Emmanuel Macron est-il capable de dire 'non' à la Commission européenne ? Rien n'est moins sûr", a tancé la leader du Rassemblement national Marine Le Pen, concernant  jugeant que son camp était le "seul rempart" au sein de l'UE.

Une actualité politique forte

Ce jeudi 18 décembre dans La France en Face, Marine Le Pen intervient dans un contexte politique marqué par de fortes attentes sur le budget de l'État et la colère agricole. La présidente du groupe Rassemblement national à l’Assemblée nationale est attendue sur les priorités parlementaires de cette fin d’année et sur la ligne qu’elle défend face à l’exécutif.