Autolib’ c’est fini : et maintenant ?

Le groupe Bolloré va récupérer ses 4.000 véhicules électriques en circulation.
Le groupe Bolloré va récupérer ses 4.000 véhicules électriques en circulation. © AFP
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Le service parisien de voitures en libre-service s’arrête mardi. Le groupe Bolloré va récupérer ses voitures et faire place nette pour les futurs opérateurs, dont Renault qui arrive à la rentrée.

Autolib’ vit ses dernières heures. Le service parisien de voitures électriques en libre-service s’arrête définitivement mardi 31 juillet, à 23h59. Après, il ne sera pas plus possible de louer pour quelques heures une des petites voitures grises, la faute à une résiliation du contrat du groupe Bolloré par la Ville de Paris. L’opérateur va désormais passer le mois d’août à récupérer ses véhicules. Et à la rentrée, Renault mettra en service sa propre offre de véhicules partagés. Tour d’horizon de ce qui attend les utilisateurs d’Autolib’ dans les prochaines semaines.

Fortunes diverses pour les voitures

Les 4.000 voitures Bluecar mises à disposition à Paris et en proche banlieue appartiennent au groupe Bolloré. Les plus récentes seront soit revendues, soit, pour une minorité, acheminées vers d’autres villes dans lesquelles Bolloré fait de l’autopartage. Des villes comme Bordeaux, Lyon ou Turin sont susceptibles de les accueillir. Les voitures les plus anciennes, quant à elles, iront à la casse. Selon Challenges, ce serait déjà le cas d’une large partie de la flotte parisienne. Les batteries, issues d’une technologie spécifique à Bolloré, semblent difficilement réutilisables dans d’autres véhicules étant donnée leur ancienneté. Le cas échéant, elles seront recyclées à 50%, comme l’impose la loi.

Les bornes traitées au cas par cas

Il appartient à chacune des communes sur lesquelles sont implantées les 1.100 stations Autolib’ (pour 6.200 places) de décider de leur avenir. Certaines vont garder les prises, qui seront mises à disposition, début 2019, des conducteurs de voitures électriques. D’autres, comme Yerres dans l’Essonne, ont déjà décidé de transformer les places de stationnement Autolib’ en places classiques où l’on pourra garer n’importe quelle voiture. Enfin, et ce devrait être le cas dans la plupart des communes, les bornes seront retirées. Selon Le Monde, les futurs opérateurs n’en veulent pas car ils souhaitent installer leur propre système de recharge. Les bornes Autolib’ vont donc rester encore quelques temps sur les trottoirs, orphelines de leurs voitures.

Place à Renault, PSA et consorts

Une fois le groupe Bolloré parti avec ses bornes et ses voitures, le service de voitures électriques en libre-service sera remis en jeu pour de nouveaux opérateurs. Renault, allié au loueur ADA, est en pole position avec son service Moov’in Paris. Le constructeur a conclu un partenariat avec la Ville de Paris et déploiera, dès septembre, des VTC électriques via l’appli Marcel (qui lui appartient) et des véhicules électriques en autopartage, disponibles à toute heure mais sans stations, là encore via une application. Environ 2.000 voitures (des Zoé, des Twizy et des Kangoo) seront mises en service avant la fin de l’année. Il n’y aura pas d’abonnement et les prix seront dévoilés à la rentrée.

Mais contrairement à Bolloré, Renault ne dispose pas de l’exclusivité à Paris et en proche banlieue. Et la Ville souhaiterait passer, à terme, de 4.000 à 20.000 voitures. D’autres concurrents pourront donc présenter une offre aux communes. Peugeot est déjà sur les rangs avec Free2Move, service qui sera présenté fin 2018. On parle également de la start-up marseillaise Totem Mobi, qui envisagerait d’investir la capitale en se démarquant avec des voitures deux places, plus faciles à garer dans le trafic parisien. Là encore, les prix n’ont pas été dévoilés.