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Comment la Corse veut attirer 250.000 touristes par an hors saison

Gauthier Delomez . 2 min
Bonifacio en Corse
Bonifacio en Corse © Pascal POCHARD-CASABIANCA / AFP

Particulièrement prisée en période estivale, la Corse souhaite également attirer les touristes hors saison. Pour cela, depuis octobre, la collectivité de l'Ile de Beauté peut désormais signer des contrats de concession avec Air Corsica et Volotea pour subventionner la venue de 250.000 vacanciers par an sur 12 lignes aériennes.

Les plages de Corse sont prises d'assaut en période estivale. Près de 7,25 millions de touristes sont venus découvrir, ou redécouvrir, les trésors de l'Ile de Beauté sur les trois premiers trimestres de l'année 2025 selon les chiffres de la Chambre de commerce et d'industrie (CCI), principalement lors de la période estivale. Quid de la période hors saison ?

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Un dispositif "innovant en Europe"

L'Assemblée de Corse s'est penchée sur les mesures à prendre pour accueillir les touristes à d'autres périodes de l'année, notamment en hiver. Les parlementaires de l'île ont décidé d'autoriser, en octobre dernier, la collectivité de Corse (CDC) à signer des contrats de concession avec Air Corsica et Volotea pour subventionner la venue, hors saison touristique, de 250.000 touristes par an sur 12 lignes aériennes.

Un dispositif "innovant en Europe d'achat public de flux aériens", écrit le président du conseil exécutif, Gilles Simeoni, dans son rapport adopté par l'Assemblée de Corse. Dans ce cadre, la CDC se porte "acquéreur d'un volume minimum de passagers à destination de la Corse (sens aller) sur une période de quatre ans, en contrepartie de l'engagement d'exploitation de lignes par le soumissionnaire et d'un prix versé".

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Un retour direct dans l'économie corse de 100 millions d'euros par an

Pour la collectivité, ces achats de sièges représentent un coût d'environ "500.000 euros pour l'année 2025, puis 2,5 millions d'euros en année pleine" pour les quatre années prévues au contrat et pour les 12 lignes prévues. Un investissement qui doit porter ses fruits, selon Gilles Simeoni. Il doit engendrer "un retour direct dans l'économie corse de 100 millions d'euros par an" avec plus de sept millions de nuitées sur quatre ans, s'est-il ainsi félicité.

Neuf lignes ont déjà été attribuées à la compagnie Volotea depuis le 1er novembre : Bordeaux vers Ajaccio, Bastia et Figari; Nantes vers Ajaccio, Bastia, Calvi et Figari; Strasbourg vers Ajaccio et Bastia. Les trois autres vont revenir à la compagnie régionale Air Corsica dès le 1er avril 2026 : Bruxelles-Charleroi vers Ajaccio et Bastia, et Rome vers Ajaccio.

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Avec ces investissements, l'Assemblée de Corse entend profiter de son attrait touristique plus longtemps chaque année. Ce "dispositif inédit" doit permettre de "rompre avec la concentration de fréquentation durant la seule saison estivale (...) pour impulser et accompagner une logique de tourisme durable, désaisonnalisé", souligne le rapport.

Un flou juridique

Néanmoins, la conformité juridique d'une telle mesure reste encore à démontrer. "Je ne peux pas garantir que ce dispositif ne sera pas contesté. Il est innovant, donc il n’y a pas de jurisprudence", a noté Gilles Simeoni à l'Assemblée de Corse. "Je n'ai pas de garantie de l'État. Il n'a pas dit non, il n'a pas dit oui. Je ne pense pas qu'il s'opposera à un mécanisme sécurisé juridiquement et vertueux économiquement et socialement", a-t-il estimé.

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"Les échanges entre la Collectivité de Corse et les services de l'État - au niveau de la préfecture et des administrations centrales compétentes - n'ont pas permis de formaliser une analyse définitive sur le dispositif proposé", a précisé la préfecture de Corse auprès de l'AFP. "Les échanges se poursuivront dans le cadre du contrôle de légalité, qui permettra de formaliser une analyse de la conformité au droit européen de cette initiative", a-t-elle ajouté.