Un nouveau coup de rabot sur le Livret A ? La Cour des comptes suggère de baisser son plafond

Le Livret A va-t-il rester encore longtemps le placement préféré des Français ? Déjà mis à mal par la baisse de son taux à désormais seulement 1,7%, contre 3% il y a un an, le livret se retrouve dans le viseur de la Cour des comptes. 

Dans un rapport sur la fiscalité du patrimoine présenté lundi, le Conseil des prélèvements obligatoires, rattaché à la Cour des comptes, s'interroge sur la nécessité de garder le plafond du Livret A aussi haut. Actuellement, les Français peuvent placer jusqu'à 22.950 euros sur le placement et les intérêts sont totalement défiscalisés. Et cette somme peut en réalité être dépassé grâce à l'accumulation des intérêts. Avantage indéniable du Livret A, l'argent placé dessus peut être débloqué à n'importe quel moment. 

Une mesure qui pourrait rapporter jusqu'à 150 millions d'euros

Mais ce dernier peut être aussi être cumulé avec un Livret de Développement Durable et Solidaire (LDDS), dont le plafond est fixé à 12.000 euros (cette somme peut être dépassée mais elle sera alors soumise à de la fiscalité ndlr), ou d'autres placements, à l'instar du Livet d'Epargne Populaire (LEP) ou du Livret Jeune. En clair, certains peuvent allègrement dépasser les 23.000 euros de côté sans jamais être imposés sur leurs intérêts grâce à divers livrets. "Le cumul possible des livrets au sein d’un foyer fiscal permet d’atteindre des plafonds de dépôts s’éloignant des besoins pour une épargne de précaution", estime le rapport. 

Pour y mettre un terme, le Conseil des prélèvements obligatoires penche pour la baisse du plafond du livret A à 19.125 euros et de soumettre à l'imposition "les dépôts excédant ce plafond" explique l'organisme. En contrepartie, le plafond du LDDS sera augmenté à 19.125 euros. La mesure pourrait rapporter jusqu'à 150 millions d'euros, même si les épargnants seront nombreux à changer de stratégies et à réduire les sommes sur leurs livrets A afin d'éviter trop de fiscalité.