Incidents stade de france 1:33
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William Molinié , modifié à
La polémique continue d'enfler autour des incidents survenus samedi soir au Stade de France, à l'occasion de la Ligue des Champions. Et pour cause, une note des services de renseignement, consulté par Europe 1, avait alerté sur les risques de fraude massive. Pourquoi rien n'a donc fonctionné comme prévu ? 

Emmanuel Macron laisse son ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, monter au front et accuser les supporteurs britanniques d'être largement responsables du chaos. 30.000 à 40.000 d'entre eux n'auraient pas eu de billets, ou alors des faux. Mercredi, Gérald Darmanin sera entendu par le Sénat avec la ministre des Sports Amélie Oudéa-Castéra. Une note des services de renseignement avait alerté sur les risques de fraude massive. Pourquoi le dispositif n'a-t-il donc pas été à la hauteur ? 

"Rien n'a fonctionné samedi soir"

Ce n'est pas un problème de renseignement puisque, vous l'avez compris, tout ou presque avait été prévu et écrit. Il faut donc chercher du côté du pilotage qui n'a pas réussi à faire face aux nombreuses difficultés survenues au même moment : les problèmes de billetterie, la grève de la RATP, l'afflux de supporters sans billet ou avec des faux billets, le nombre de stadiers jugé insuffisant. "C'est simple, rien n'a fonctionné samedi soir", confie à Europe 1 un cadre de la préfecture de police, comme si aucune leçon n'avait été tirée des gilets jaunes. 

La polémique agace en interne

Il faut rajouter à cela les 300 à 500 voyous locaux venus dépouiller les supporteurs anglais aux abords du stade. Les effectifs engagés n'ont pas su, n'ont pas pu faire basculer le dispositif à l'origine de gestion des flux de la foule vers une opération de lutte contre la délinquance. "Trop rigide, pas assez coordonné", poursuit un commissaire de police. Il faut dire que la polémique née de ce fiasco agace beaucoup en interne.

Certains y voient l'opportunité de réclamer la tête du préfet de police, forcément affaibli, Didier Lallement, lui qui était aux manettes depuis 8h30 du matin samedi dernier dans sa salle de commandement. D'autres visent le cabinet de Gérald Darmanin en souhaitant y installer des fins connaisseurs de la chose policière. "C'est peut-être le bon moment pour changer d’équipe, on est suffisamment loin des Jeux olympiques", souffle un chef de service. À cette heure, en tout cas, personne ne prépare le moindre carton, ni sur l'île de la Cité à la préfecture de police, ni Place Beauvau au ministère de l'Intérieur.