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Louise Sallé, édité par Manon Fossat
Le député En Marche, Loïc Dombreval a déposé une proposition de loi afin d'appeler foie gras le foie obtenu sans gavage, au nom du bien-être animal. Une idée loin de plaire aux éleveurs, pour qui ce produit n'a rien à voir avec celui d'origine et serait même "une tromperie" vis-à-vis des consommateurs.

Il y en aura certainement à la table du réveillon ce vendredi soir : du foie gras. Un produit phare des fêtes, mais de plus en plus au cœur des polémiques. Cette année, un député En Marche a même déposé une proposition de loi afin d'appeler foie gras le foie obtenu sans gavage des oies. Une idée qui a fait bondir les producteurs de foie gras classique. Car pour eux, la différence entre ces deux produits est trop importante pour porter le même nom. 

C'est un foie plus petit, plus amer et plus léger, mais surtout très cher, à savoir environ 1.000 euros le kilo. Parce qu'une oie qui se gave sans être forcée, cela demande du temps pour des rendements très faibles. Mais le député et vétérinaire Loïc Dombreval l'affirme, cette technique est mûre. "L'animal se gave de lui-même, presque par réflexe. Ce sont les oies qui, comme des oiseaux migrateurs, se chargent avant de migrer", explique-t-il. "Elles ont conservé, quand elles ne migrent plus, cette capacité à s'auto-gaver. Cela évite d'avoir à faire ingérer à l'oie un tube métallique où l'on envoie sous pression de grandes quantités d'aliments."

"Pas la même qualité ni le même goût"

Les éleveurs pro gavage pensent au contraire que cette nouvelle méthode produit des résultats aléatoires qui dégradent la qualité du produit. C'est en tout cas l'avis d'Eric Dumas, président du Comité interprofessionnel du foie gras. "Il n'a pas la même qualité ni le même goût. Ce serait vraiment une tromperie vis-à-vis du consommateur. On ne peut pas appeler foie gras quelque chose qui n'est pas issue d'un gavage", juge-t-il.

Pour le député Loïc Dombreval, le foie gras sans gavage mérite tout de même un débat au nom du bien-être animal, qui intéresse de plus en plus les Français. Mais sa proposition de loi ne devrait pas être discutée avant la prochaine législature.