À Marseille, un retour au travail sous tension pour les salariés d'Orange
Depuis deux semaines, les locaux de l’entreprise Orange, situés dans le quartier de Saint-Mauront dans le 3éme arrondissement de Marseille, étaient restés vides, le personnel étant placé en télétravail. Cette fermeture temporaire faisait suite à une série de violences dans le quartier, qui avaient fortement inquiété les employés.
Après deux semaines de travail à distance, les salariés d’Orange font leur retour ce lundi 15 décembre dans les locaux de l’entreprise, situés dans un quartier récemment touché par des violences. Selon les syndicats, ces incidents seraient liés à une altercation entre deux bandes de vendeurs de cigarettes et de dealers cherchant à contrôler le territoire.
Des salariés pas tout à fait sereins
La préfecture de police de Marseille assure que les conditions sont réunies pour une reprise du travail apaisée pour les salariés d’Orange. Le quartier fait ainsi l’objet d’une surveillance policière renforcée ce lundi matin afin de garantir un retour au calme. Malgré ces mesures, le personnel reste méfiant et marqué par les événements récents.
Selon la déléguée CFE-CGC du personnel, Nadège Poët, l’ambiance est loin d’être sereine parmi les salariés : "C’est un mélange d’inquiétude et de colère. Ce n’est pas du tout sécurisant. Entre le moment où l’on a fermé et celui où l’on rouvre, il y a eu deux blessés par balles. Tout cela ne crée pas une ambiance très détendue pour aller travailler. On suppose qu’il y aura une présence policière accrue."
Un retour progressif sur le site
Un important dispositif policier est effectivement déployé depuis ce lundi 15 décembre aux abords du site. Des agents de sécurité privée sont également mobilisés pour sécuriser l’accès au métro. Toutefois, selon un salarié en charge des questions de sécurité, ces mesures pourraient s’avérer insuffisantes. Il estime que tous les employés ne reprendront pas immédiatement le travail sur le site de Saint-Mauront.
"Pas en totalité, peut-être. Ceux qui sont en difficulté psychologique resteront sans doute chez eux. La plupart ressentent encore une appréhension. Les images des fusillades sont toujours présentes. La situation reste tendue à l’extérieur et, pour moi, rien n’a réellement changé", confie-t-il.
Alors qu’un audit est actuellement en cours afin de renforcer le dispositif de sécurité, la préfète de police des Bouches-du-Rhône doit se rendre sur place ce lundi matin pour rencontrer les salariés.
