«C’est un sas de décompression» : les bistrots, cafés et PMU bientôt au patrimoine de l’Unesco
Alors que la France est passée de plus de 500.000 bistrots en 1900 à moins de 40.000 aujourd’hui, l’Association des bistrots et cafés de France et le PMU lancent une démarche pour faire reconnaître ces lieux de vie au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco. Reportage au Chiquito, bar-tabac du 15e arrondissement de Paris, où la convivialité se vit chaque jour au comptoir.
Dans ce petit bar-tabac parisien, chacun a sa place. Le Chiquito, dans le 15e arrondissement de Paris, fait partie des 40.000 bistrots de France. Mais leur nombre en constante baisse, puisqu'on en comptait plus de 500.000 en 1900. Alors, l'Association des bistrots et cafés de France et le PMU souhaite faire reconnaître ces lieux de vie au patrimoine culturel immatériel de l'Unesco.
Comme chaque après-midi, Liliane ou "Tata" pour les habitués, pousse la porte pour prendre son café. "Plusieurs personnes sont dans mon cas, raconte-t-elle. Ils n’ont plus d’enfant, ils sont seuls. Ici, on peut s’aérer l’esprit, rencontrer des gens, prendre un petit café", témoigne-t-elle.
Un refuge quotidien pour les habitués
Depuis 40 ans dans le quartier, elle s'installe à une table, tandis que d'autres préfèrent le comptoir, comme Cédric. "Le café debout, c’est typiquement parisien", dit-il. "Le bistrot fait dix mètres de long, il n’y en a plus beaucoup comme ça", ajoute-t-il.
Autour de ce long zinc, on parle de tout : vie privée, politique, humeur du jour. "C’est un sas de décompression dans une journée de travail intense. C’est pour ça qu’on vient au comptoir", explique David, pastis à la main.
Un esprit presque familial
Derrière le bar, la gérante, Émilie, navigue entre les jeux à gratter et les cafés serrés. Elle connaît les habitudes de chacun. "À force de les voir tous les jours, on sait à quelle heure ils vont arriver, ce qu’ils vont prendre. On crée une ambiance qui devient presque familiale", confie-t-elle au micro d'Europe 1.
Cette chaleur humaine, cette sociabilité spontanée, la patronne espère bien la voir reconnue par l’Unesco. Une manière de célébrer ce qui, derrière une simple façade de bistrot, constitue encore un des ciments du lien social.