Dermatose nodulaire : retour sur l'A64 pour les éleveurs, un point de blocage symbolique de la crise agricole
Parmi les actions des agriculteurs de ce week-end pour protester contre l'abattage systématique des bovins en cas d'infection à la dermatose nodulaire, celle de l'A64, à Carbonne, est hautement symbolique. Les éleveurs s'y étaient déjà rassemblés, en janvier 2024, lorsque la crise agricole rongeait le pays.
Presque 2 ans après la grave crise agricole, l'autoroute A64 est à nouveau bloquée par les agriculteurs français. Cette fois-ci, les causes de cette colère paysanne sont à retrouver par la décision d'abattage d'un scheptel en raison d'un bovin atteint de dermatose nodulaire.
Ce samedi 13 décembre, de nombreuses actions sont menées, dont des points de blocage. Et plusieurs représentants du monde agricole ont investi ce lieu symbolique.
"On a peur pour nos cheptels"
"En fait, on est revenu ici de manière intentionnelle parce que c'était le retour aux sources", explique Bertrand Lou, l'un des meneurs des Ultras de l'A64. Il dit être revenu "pour essayer de rerégler les mêmes crises qui se sont aggravées face aux mêmes réponses de l'État qui sont rarement adaptées".
Concernant la dermatose bovine, l'éleveur regrette la politique d'abattage systématique des troupeaux (DNC), mais la mobilisation se veut bien plus large comme le confirme son confrère, Joël Tournier. "Nous, on voit que l'agriculture va très très mal. Cette histoire de DNC, c'est la goutte d'eau qui a fait déborder le vase. On a très peur pour nos cheptels et de l'élevage dans le sud de la France."
Un autre agriculteur, Mathieu, compte bien occuper le terrain. Il ne bougera pas son tracteur, le temps qu'il faudra, pour se faire entendre. "S'il n'y a pas d'annonce et s'il n'y a pas d'avancées ou de volonté de communication, on peut rester. Le froid, on est habitué", assure-t-il.
En 2024, les Ultras de l'A64, menés par Jérôme Bayle, Bertrand Lou et Joël Tournier, avaient bloqué la voie pendant 10 jours.