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«On n’est pas des truands» : après les blocages dans le Sud-ouest, la colère des éleveurs gagne le Nord

Maximilien Carlier (Correspondant d'Europe 1 dans les Hauts-de-France) - Mis à jour le . 1 min
«On n’est pas des truands» : après les blocages dans le Sud-ouest, la colère des éleveurs gagne le Nord
«On n’est pas des truands» : après les blocages dans le Sud-ouest, la colère des éleveurs gagne le Nord AFP / © Florence Demeusy / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

Après l’abattage total d’un cheptel en Ariège, décidé à la suite de la détection d’un seul cas de dermatose nodulaire, la colère des agriculteurs s’étend bien au-delà du Sud-Ouest. Dans le Nord, les éleveurs redoutent désormais que la maladie n'atteigne leurs exploitations et dénoncent une politique sanitaire jugée brutale et disproportionnée.

L’inquiétude et la colère des agriculteurs gagnent du terrain. Après l’abattage de l’intégralité d’un cheptel en Ariège, consécutif à la découverte d’un cas de dermatose nodulaire, de fortes tensions ont éclaté, donnant lieu à des affrontements avec les forces de l’ordre.

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"C’est ma vie, j’y ai consacré toute mon existence"

Dans son exploitation d’Avelin, près de Lille, André observe ses 260 vaches laitières, des charolaises qu’il a patiemment élevées au fil des années. L’idée de voir l’ensemble de son troupeau abattu, comme cela s’est produit récemment en Ariège, lui est insupportable. "On espère que ça ne nous arrivera pas. C’est ma vie, j’y ai consacré toute mon existence. J’ai construit ce troupeau. Les voir partir serait terrible", confie l’éleveur.

"Pour la fièvre catarrhale, on n’a jamais procédé ainsi, alors que les symptômes sont très proches, notamment les avortements. Là, on abat tout le troupeau, je ne comprends pas", s’indigne un autre éleveur de la région. La situation s’est encore tendue après les affrontements survenus dans une exploitation ariégeoise, lorsque les forces de l’ordre sont intervenues pour procéder à l’abattage des animaux. 

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Des images qui ont profondément choqué la profession. "Une telle brutalité, c’est incompréhensible. Voir la police et les CRS intervenir de cette manière. On n’est pas des truands", déplore amèrement un agriculteur. Un bras de fer est désormais engagé entre l’État, qui défend une application stricte des règles sanitaires afin d’éviter la propagation de la maladie, et plusieurs syndicats agricoles, dont la Coordination rurale, qui réclament des alternatives.

Dans le Nord comme ailleurs, les agriculteurs se disent prêts à se mobiliser dans les prochains jours, par solidarité avec leurs confrères du Sud et pour exiger une réponse jugée plus humaine et proportionnée.