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Dermatose nodulaire : les vétérinaires, contraints d’euthanasier les bovins, pris pour cible

Eliott Laine . 2 min
Dermatose nodulaire : les vétérinaires, contraints d’euthanasier les bovins, pris pour cible
Dermatose nodulaire : les vétérinaires, contraints d’euthanasier les bovins, pris pour cible AFP / © Hans Lucas via AFP

Face à une stratégie d’abattage de toutes les bêtes touchées par la dermatose nodulaire contagieuse, éleveurs et syndicats agricoles se révoltent. Les vétérinaires, chargés de l’euthanasie des bovins atteints par cette maladie virale, ont été la cible de propos violents et d’actes malveillants ces derniers jours.

Les vétérinaire lancent l'alerte. La dermatose nodulaire contagieuse, réapparue sur le sol français en juin dernier, est une maladie virale qui touche les bovins. Transmise par voie vectorielle, notamment par de petites mouches et des taons, elle ne dispose à ce jour d’aucun traitement antiviral spécifique. La seule option sanitaire consiste donc en un abattage total du cheptel des foyers infectés afin d’éviter la propagation de la maladie.

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Face à ce "dépeuplement", les éleveurs craignent de devoir se séparer de leurs bêtes, fruits d’un travail de longue haleine. Ces derniers jours ont ainsi été marqués par la colère des manifestants, qui réclament une vaccination plutôt qu’un abattage systématique. Les vétérinaires chargés de l’euthanasie des bovins ont été pris pour cible par certains manifestants. Dans plusieurs cas, la gendarmerie a dû intervenir afin de permettre aux vétérinaires de mener à bien leurs missions dans les foyers affectés.

"Vous méritez la tête au bout d’une pique"

Depuis le retour de la dermatose nodulaire en France, la stratégie mise en place par l’État expose particulièrement les vétérinaires à la colère des agriculteurs. Une situation délicate qui ne semble pas s’améliorer. Pris pour cibles principales, les vétérinaires, et notamment le Conseil national de l’Ordre des vétérinaires, font face à une multiplication de messages menaçants depuis jeudi.

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De "que l’on débarrasse le pays de tous les nuisibles dans votre genre" à "vous méritez une seule chose : la tête au bout d’une pique", l'avalanche de propos haineux, comme ceux-ci rapportés par Franceinfo, témoignent du profond mécontentement suscité par la gestion de la crise sanitaire.

Au niveau national, les autorités ont recensé samedi "un peu plus d’une quinzaine d’actions dans 13 départements, réunissant entre 900 et 1 000 personnes", ponctuées par endroits de "tensions", selon l’entourage de Laurent Nuñez. Face à cette situation, le ministre de l’Intérieur appelle à faire preuve de "souplesse" et de "tact".

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"Des pressions inacceptables"

Face à ces débordements, le président du Conseil national de l’Ordre des vétérinaires, Jacques Guérin, dénonce à l'AFP des "pressions inacceptables" exercées sur les professionnels mandatés par l’État pour euthanasier les troupeaux infectés. Il tient néanmoins à rappeler que "dépeupler un troupeau est un acte traumatisant pour l’éleveur, je le conçois, mais aussi pour celui qui le réalise".

Selon lui, ces agissements sont toutefois "indispensables" face à une situation aussi dramatique, soulignant que "c’est à ce prix-là que l’on protège les 16 millions de bovins du pays". Loin d’être un plaisir pour les vétérinaires, les conditions dans lesquelles s’effectue le dépeuplement, sous protection des forces de l’ordre, rendent cette mission d’autant plus éprouvante.