Colère agricole : «Cette gestion de la crise est complètement déconnectée de la réalité des agriculteurs», pointe Manon Aubry
Invitée du Grand Rendez-vous Europe 1/CNews/Les Echos, l'eurodéputée Manon Aubry a pointé du doigt la gestion gouvernementale de la crise agricole. Pour l'édile, elle est "complètement déconnectée" de la réalité du terrain.
Des agriculteurs en colère, des barrages, des blocages répartis sur l'ensemble du territoire... Le monde paysan s'embrase de nouveau, cette fois-ci contre la politique gouvernementale prévue pour faire face à la dermatose nodulaire qui prévoit l'abattage du troupeau entier dès le premier cas détecté au sein du cheptel.
"Cet abattage indiscriminé tue l'ensemble de la filière"
Une "gestion de la crise complètement déconnectée de la réalité des agriculteurs qui ont travaillé pendant des générations entières, y compris dans de la sélection génétique, à créer et à élever leurs bêtes et qui aujourd'hui se retrouvent à devoir tuer tout un troupeau parce qu'on est incapable d'avoir les vaccins qui sont nécessaires", pointe Manon Aubry au micro du Grand Rendez-vous Europe 1/CNews/Les Echos.
L'eurodéputée LFI met en avant "le réseau de vétérinaires européens qui dit que c'est tout aussi efficace de tuer les bêtes qui sont contaminées et seulement elles et d'isoler ensuite le troupeau. Donc, cet abattage indiscriminé tue l'ensemble de la filière."
Sans oublier le vote définitif pour l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur, qui doit avoir lieu le 18 décembre, "le dernier coup de poignard au monde agricole" selon l'édile. "Et donc oui, les agriculteurs n'en peuvent plus. Et quand on vient leur dire : 'On tue l'ensemble de votre cheptel ou rien', c'est même inefficace parce que, qu'est-ce que ça va produire ? Il y a des agriculteurs qui vont être découragés de déclarer officiellement. Et donc ça devient inefficace, y compris d'un point de vue de la lutte contre la maladie."