EN DIRECT - Crise agricole : des autoroutes du sud-ouest bloquées, Annie Genevard attendue à Toulouse
Des éleveurs de bovins multiplient les actions dans tout le Sud-Ouest, avant la venue lundi à Toulouse de la ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, dont ils contestent la gestion de l'épidémie de dermatose nodulaire contagieuse (DNC). Le ministère de l'Intérieur a recensé 27 actions dimanche en fin d'après-midi. Suivez notre direct.
Une journée décisive pour la ministre de l'Agriculture. Annie Genevard se rend lundi à Toulouse pour défendre sa gestion de la dermatose nodulaire contagieuse (DNC) contre laquelle des agriculteurs en colère bloquent des autoroutes et axes de grand passage dans le sud-ouest.
Les principales informations :
- Les autoroutes A64 et A63 bloquées par les agriculteurs.
- La ministre de l'Agriculture est attendue à Toulouse ce lundi.
- Annie Genevard assure que la situation concernant l'épidémie était "sous contrôle".
"Il faut stopper l'abattage massif"
"On a peur que la maladie se répande plus vite que la vaccination", s'inquiétait ce lundi matin sur Europe 1 le président de la Coordination rurale, Bertrand Venteau. Face à cela, la ministre de l'Agriculture se rend à Toulouse dans la journée pour lancer officiellement une vaste campagne de vaccination. En revanche, le comité d'accueil risque d'être explosif.
À Carbonne, au sud-ouest de la Ville rose, les agriculteurs continuent de bloquer l'autoroute A64, toujours entravée pour les tracteurs des "Ultras de l'A64". Ce blocus dure depuis vendredi soir.
Sur place, Cédric Baron, éleveur et membre de l'association, affirme être déterminé à occuper le terrain. "On est en place, on n'est pas prêt de partir", assure-t-il au micro d'Europe 1. L'agriculteur réclame notamment que la ministre de l'Agriculture les "invite" à échanger.
"J'ai peu d'espoir qu'elle nous annonce des trucs que nous attendons. Elle ne va pas réussir à nous satisfaire complètement. Les vaccins arrivent, on va vacciner. Mais il faut stopper l'abattage massif. Il faut mettre bien sûr les troupeaux en quarantaine, essayer de les surveiller au mieux possible, abattre évidemment les animaux malades de suite, mais arrêter l'abattage massif", clame-t-il.
"La discussion est ouverte"
La ministre de l'Agriculture Annie Genevard a ouvert la porte lundi à une éventuelle suspension de la procédure jusqu'ici en place pour gérer la dermatose nodulaire contagieuse, vivement critiquée par une partie des agriculteurs.
"La discussion est ouverte sur ce point, et je ne veux pas vous donner de réponse catégorique aujourd'hui, parce ce temps de dialogue est indispensable et il faut pouvoir y associer les professionnels", a affirmé la ministre sur France 2, sans préciser si elle évoquait l'abattage systématique des troupeaux affectés.
"La situation est sous contrôle", affirme la ministre de l'Agriculture
La ministre de l'Agriculture Annie Genevard a affirmé lundi sur France 2 que la situation concernant l'épidémie de dermatose nodulaire contagieuse, qui touche les élevages bovins du sud de la France, était "sous contrôle", tandis que la colère des agriculteurs monte contre la gestion de la maladie par le gouvernement.
"Bien sûr, il y a de l'angoisse parce que chacun s'imagine que le virus est à la porte de leur bâtiment d'élevage. Mais non, la situation est contrôlée aujourd'hui", a assuré la ministre qui se rendra dans la journée à Toulouse, pour dialoguer avec des éleveurs et lancer une opération de vaccination du bétail.
Du 29 juin au 13 décembre 2025, 111 foyers de dermatose nodulaire contagieuse ont été détectés en France, selon le ministère de l'Agriculture.
Une soixantaine de tracteurs bloquent l'A64
La colère paysanne ne faiblit pas. La ministre de l'Agriculture est attendue sur le terrain ce lundi à Toulouse alors que les blocages continuent. Et son ministère recensait une trentaine de blocages dimanche soir. Les manifestants coupent les axes les plus importants ou les plus stratégiques, comme sur l'A64 où Europe 1 s’est rendue.
Concrètement, quel est l'état d'esprit des manifestants ce lundi matin ? Les agriculteurs rassemblés sur cet axe sont déterminés. Certains d'entre eux ont passé leur troisième nuit sur l’A64 malgré le froid mordant et ils comptent bien y rester. Une soixantaine de tracteurs bloquent toujours ce tronçon de l'autoroute au niveau de la commune de Carbonne (Haute-Garonne).
Concernant la dermatose bovine, ce que veulent en priorité les éleveurs, c'est un changement de protocole, que l'abattage de leurs bovins ne soit plus systématique quand un cas de la maladie est détecté. Puis il y a évidemment beaucoup de peur chez les agriculteurs qui craignent que la dermatose touche leur cheptel. D’autant qu’une nouvelle suspicion de cas a été détectée à une vingtaine de kilomètres d'ici.
"Le gouvernement français ne veut plus d'agriculteurs en France"
Au total, trente points de blocage ont été recensés un peu partout dans le sud-ouest. Sur l'A63, toute la filière agricole est plus que jamais mobilisée ce lundi matin. Sur l'autoroute 63, en direction de Bordeaux à hauteur de l'échangeur de Cestas-Pierroton, les tracteurs, remorques et braseros sont installés au milieu de la chaussée.
Tous les véhicules venant du sud en direction de l'agglomération bordelaise sont déviés et les agriculteurs de la Coordination rurale sont bien déterminés à poursuivre ce blocage entamé dimanche soir. Fabrice, présent sur ce barrage, est à la tête d'un élevage de 150 bovins dans le Médoc.
"L'abattage total des troupeaux pour une bête contaminée, ce n'est pas possible. La revendication principale c'est la dermatose et nous on revendique aussi pour la viticulture puisqu'il y a la crise viticole sur le secteur bordelais. On a contrôlé hier soir [dimanche] des camions qui passaient sur les axes secondaires et on en a vus avec du vin portugais qui rentrent en France. Le gouvernement français ne veut plus d'agriculteurs en France", dénonce-t-il.
Les manifestants de la Coordination rurale s'organisent actuellement pour étendre leurs actions et bloquer des ronds-points sur des axes secondaires aux alentours.