Monseigneur Matthieu Rougé est l'invité d'Europe 1 ce lundi 31 octobre. 3:09
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Invité de la matinale d'Europe 1, Monseigneur Matthieu Rougé, l’évêque de Nanterre et ancien aumônier des parlementaires, s'est positionné au sujet de la fin de la vie. L'homme de foi s'est exprimé en faveur d'un renforcement des soins palliatifs qu'il définit comme "une logique d'humanité". 

Au micro de Sonia Mabrouk, Monseigneur Matthieu Rougé, l’évêque de Nanterre et ancien aumônier des parlementaires, s'est exprimé sur la potentielle légalisation de l'euthanasie en France. Au moment de l'ouverture prochaine de la convention citoyenne sur la fin de vie, qui doit réunir 150 Français afin d’orienter le gouvernement sur un éventuel nouveau changement de loi, l’évêque de Nanterre a affirmé la nécessité "de choisir la vie". 

"Les évêques français, nous avons pris position pour une aide active à vivre. Et j'ai moi-même eu l'occasion aussi de prendre la parole avec le rabbin Michael Azoulay, parce que nous sommes vraiment sur la même longueur d'onde avec nos amis juifs sur le sujet en disant nous sommes là pour choisir la vie", explique l'homme d'église.

"Une mort assumée et accompagnée"

Monseigneur Matthieu Rougé appelle à un débat nuancé, sans caricature sur cette question "très sensible". Il se positionne en faveur d'un accompagnement renforcé pour les personnes en fin de vie : " rien n'est plus important aujourd'hui que d'accompagner les personnes en fin de vie ou dans des situations de handicap ou de maladies chroniques très lourdes pour qu'elles puissent vivre le mieux possible". "C'est l'honneur de notre société que de permettre à chacun d'être accompagné dans sa vie", a-t-il poursuivi.

 

 

Au lieu de fuir la mort et la fragilité, l'évêque de Nanterre prône une "mort assumée et accompagnée". 

"C'est une logique d'humanité"

Si Monseigneur Matthieu Rougé vante les mérites des soins palliatifs français, il regrette qu'il n'en existe pas encore suffisamment. "D'après la société savante des soins palliatifs, il existe 26 départements sans services de soins palliatifs", a-t-il expliqué. Il estime que sa position est partagée par le corps médical : "le comité consultatif national d'éthique souligne qu'on n'est pas allé jusqu'au bout de l'application de la loi en vigueur et qu'il y a aujourd'hui un déficit de moyens consacrés aux soins palliatifs et qu'avant toute évolution législative, il faudrait commencer par aller au bout de la logique des soins palliatifs. C'est une logique d'humanité".