Buzyn commission d'enquête 2:01
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Jean-Gabriel Bourgeois, édité par Laetitia Drevet , modifié à
L'ex ministre de la Santé Agnès Buzyn, qui assurait le 23 janvier que la France était "extrêmement bien préparée" à cette épidémie apparue en Chine, à la veille de la découverte des deux premiers cas sur le territoire, était invitée mardi par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale à se justifier sur l'état de préparation du pays.

À peine tournée la page de sa cuisante défaite aux élections municipales à Paris, Agnès Buzyn s'est retrouvée sur la sellette. Mardi, face aux députés désireux de "tirer les leçons" de la crise du coronavirus, l'ex ministre de la Santé était invitée à se justifier sur la gestion de la crise sanitaire, elle qui assurait le 23 janvier que la France était "extrêmement bien préparée"

L'"anticipation" en France face à l'épidémie de coronavirus a été "sans commune mesure avec les autres pays européens" et "toujours en avance" par rapport aux alertes des organisations internationales, a-t-elle martelé, ajoutant : "Vous ne pouvez pas dire qu'on n'a pas été réactifs."

Agnès Buzyn aurait alerté ses équipes dès la fin décembre

Dès les premières minutes de son audition, l’ex ministre est entrée dans le vif du sujet. A quel moment Agnès Buzyn a-t-elle alerté d’un risque sanitaire ? Elle raconte que c’est par hasard, pendant les vacances de Noël, autour du 25 décembre. "J’ai vu qu’un blog en anglais rapportait des cas d’une pneumonie inexpliqués", dit-elle, expliquant être "tombée par hasard dessus sur Twitter". Elle prévient alors ses services, et c’est le 11 janvier, quand la Chine annonce un premier décès, qu’elle avertit le président et le Premier ministre. Il n’y a alors qu’une cinquantaine de cas en Chine, rappelle Agnès Buzyn. 

Première conférence de presse le 21 janvier

La prise de conscience évolue rapidement, continue-t-elle. Le 21 janvier, elle décide de tenir une conférence de presse pour alerter l’opinion, avant même que l’OMS ne s’alarme d’un risque de transmission interhumaine. C’est une première en Europe, affirme-t-elle. "Ma conférence de presse du 21 janvier, j’en prends la décision avant même la confirmation officielle de l’OMS qu’il existe une transmission interhumaine. Si je prends cette décision, c’est parce que j’imagine bien que cela va être évolutif, et qu’il va falloir raconte étape par étape ce que nous savons et ce que nous ne savons pas." 

"C’est le début des points presse quotidiens du ministère de Santé. On était dans l’anticipation dès le début", explique Agnès Buzyn, qui rappelle qu’elle a l’expérience des risques sanitaire en tant que médecin. "En fonction, je n'ai à aucun moment sous estimé le risque. J'ai préparé notre système de santé en anticipation." Devant les députés de la commission d’enquête, elle a aussi commencé à évoqué la gestion des masques qui ont tant manqué. Non, ce n’est pas elle qui a pris la décision de détruire les stocks de masques, a-t-elle souligné, ajoutant qu’elle avait passé une commande de masques FFP2 le 28 janvier.