Port d'arme et fichés pour radicalisation : "une centaine" de cas recensés, annonce Collomb

Le ministre avait demandé une "nouvelle évaluation" des personnes fichées pour radicalisation susceptibles de détenir légalement une arme
Le ministre avait demandé une "nouvelle évaluation" des personnes fichées pour radicalisation susceptibles de détenir légalement une arme © PHILIPPE DESMAZES / AFP
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avec AFP , modifié à
"Les préfets sont priés d'agir pour faire en sorte que l'on revienne à un état normal par rapport à ce qui est apparu à tous nos concitoyens comme un dysfonctionnement important", a déclaré Gérard Collomb.

"Une centaine" de personnes susceptibles de détenir légalement une arme tout en étant inscrites au fichier des signalements pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT) ont été recensées par les services de l'Etat, a affirmé le ministre de l'Intérieur, Gérard Collomb, mercredi.

"Signe de dysfonctionnement". "Nous en avons repéré une centaine", a déclaré Gérard Collomb lors de son audition devant la commission des lois du Sénat dans le cadre de l'examen du nouveau projet de loi antiterroriste. Dans un entretien paru le 21 juin dans le Figaro, le ministre avait affirmé avoir demandé une "nouvelle évaluation" des personnes fichées pour radicalisation susceptibles de détenir légalement une arme, alors qu'Adam D., mort dans un attentat raté sur les Champs-Élysées, en possédait légalement plusieurs. "La personne qui voulait commettre cet attentat était inscrite au fichier S et était, en même temps, détentrice d'armes de manière tout à fait légale. C'est un signe de dysfonctionnement", a souligné Gérard Collomb devant les sénateurs.

"Les préfets sont priés d'agir". "J'ai écrit à l'ensemble des préfets pour regarder ces situations-là et j'ai demandé (...) d'identifier l'ensemble des individus inscrits au FSPRT (...) de manière à pouvoir agir et à traiter les problèmes", a ajouté le ministre. "Les préfets sont priés d'agir pour faire en sorte que l'on revienne à un état normal par rapport à ce qui est apparu à tous nos concitoyens comme un dysfonctionnement important", a-t-il complété. Fiché S (pour Sûreté de l'Etat) depuis 2015, Adam D. a bénéficié en 2012 de l'autorisation de détention et de transport d'armes pour sa pratique de tir sportif, selon des sources proches du dossier. Gérard Collomb fait, lui, état d'autorisations de port d'arme délivrées "quelques mois avant d'être repéré par les services de renseignement".

Sans antécédents psychiatriques et inconnu au fichier du traitement des antécédents judiciaires (TAJ), il a reçu un feu vert de l'administration. Il avait fait une demande de renouvellement de son autorisation en février dernier.