Loi spéciale budgétaire : «Le gouvernement s'en sert pour faire pression sur le Parlement», estime Eric Coquerel

Malgré des mois de débat, le Parlement n'a pas réussi a trouvé un compromis pour voter un budget pour le pays sur l'année 2026. Conséquence directe : l'exécutif a présenté ce lundi soir une loi spéciale permettant la continuité de l'État. En clair, cette loi reproduit à l'identique le budget 2025 sur l'année 2026, tant que le Parlement n'a pas adopté un nouveau budget. 

Objectif pour le gouvernement : permettre à l'État de continuer de percevoir l'impôt et de pouvoir emprunter. Invité ce mardi matin sur le plateau de La Grande interview Europe 1-CNews, le député insoumis de Seine-Saint-Denis Eric Coquerel, juge durement cette décision. 

"Ils vont jouer la montre"

La loi spéciale "est une roue de secours" analyse-t-il. "Cette loi passera. Mais la question c'est après à quoi elle sert ? Et manifestement c'est un texte qui est redevenu d'actualité depuis que le gouvernement est minoritaire", poursuit-il. 

"Le gouvernement s'en sert pour faire pression sur le Parlement en réalité, afin qu'il adopte au plus vite un budget qui est pour l'instant, minoritaire", estime le président de la commission des Finances à l'Assemblée nationale. Pour lui, la stratégie de l'exécutif est claire : "Ils vont jouer la montre. Ils vont jouer l'affolement pour faire en sorte que le Parlement se retrouve au plus vite à devoir prendre une décision en disant : 'Soit, c'est la catastrophe de la loi spéciale, soit le mauvais budget. Donc, il vaut mieux prendre le mauvais budget'. Et bien moi, je ne suis pas d'accord avec ça", conclut-il face à Sonia Mabrouk.