Gilets jaunes sur les Champs-Elysées : "j'aurais immédiatement interdit de manifester", affirme François Hollande

L'ancien chef de l'Etat a répondu aux questions du "Parisien" (photo d'archives).
L'ancien chef de l'Etat a répondu aux questions du "Parisien" (photo d'archives). © ANGELOS TZORTZINIS / AFP
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"Ce qui a été décidé ces derniers jours aurait dû l'être plus tôt", estime l'ancien chef de l'Etat dans une interview mise en ligne dimanche soir par le "Parisien". 

"Si une issue avait été trouvée plus rapidement, ce mouvement n'aurait pas eu cette ampleur", analyse François Hollande à propos des "gilets jaunes" dans une interview mise en ligne par Le Parisien, dimanche soir. "Nous n'aurions pas eu les excès que nous constatons, hélas, samedi après samedi", ajoute l'ancien chef de l'Etat, dont livre Les leçons du pouvoir sera publié mardi en édition de poche, avec trois nouveaux chapitres dont un abordant la crise des "gilets jaunes".

 

"J'avais pris une telle décision". "Je constate que le gouvernement actuel a battu en retraite. Mais trois semaines trop tard", estime encore François Hollande. "Durant mon quinquennat, j’ai eu à faire face à des bandes de casseurs à la fin de certaines manifestations, c’est difficile à maîtriser, mais on peut le faire dans le cadre des lois existantes", assure-t-il. "Ce qui a été décidé ces derniers jours aurait dû l’être plus tôt. J’aurais immédiatement interdit de manifester dans certains lieux. Comme les Champs-Élysées. Moi-même, j’avais pris une telle décision lorsque les organisateurs des manifestations contre le Mariage pour tous en avaient fait la demande."

"Pas le rôle" de l'armée. L'ancien président critique en outre la décision d'Emmanuel Macron de mobiliser les militaires de l'opération Sentinelle pour renforcer le dispositif de sécurité face aux casseurs. "Les forces militaires et notamment Sentinelle sont destinées à protéger les Français et un certain nombre de lieux, notamment contre le terrorisme, mais en aucune façon à agir pour le maintien de l'ordre", estime-t-il.  "Il faut éviter que l’armée soit en contact avec les manifestants. Ce n’est ni son rôle, ni sa place."