Démission de Nicolas Hulot : "Il n'y avait pas d'ennemi de l'intérieur", se défend Stéphane Travert

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Stéphane Travert s'est défendu d'avoir fait tomber Nicolas Hulot. © Europe 1
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Directement mis en cause par Nicolas Hulot lors de sa démission, le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert s'est défendu vendredi matin sur Europe 1 d'avoir poussé son collègue vers la sortie.
INTERVIEW

Il fait partie des personnes directement mises en cause par Nicolas Hulot lors de l'annonce de sa démission : le ministre de l'Agriculture Stéphane Travert, en conflit avec son ex-collègue de la Transition écologique sur de nombreux dossiers, s'est défendu vendredi matin, chez Nikos Aliagas sur Europe 1. "Je regrette sa décision, c'est un choix personnel. Il n'y a pas d'ennemi de l'intérieur, il y avait la force d'un collectif", soutient Stéphane Travert. 

"Le gouvernement est dans l'action". Alors que le départ de Nicolas Hulot du gouvernement est lié aux nombreux renoncements qu'il a dû accepter en un peu plus d'un an, Stéphane Travert a vanté la politique mise en place par Emmanuel Macron. "Le gouvernement est dans l'action et nous avons prouvé depuis quinze mois que nous sommes au rendez-vous des attentes des Français, notamment en matière environnementale", affirme le ministre de l'Agriculture. "Nous avons fait en sorte que les agriculteurs puissent vivre dignement de leur travail, nous avons élaboré, avec Nicolas Hulot, la feuille de route pour la sortie progressive des pesticides et du glyphosate, etc." liste-t-il.

"Pas de renoncements". C'est surtout la loi "Agriculture et alimentation" qui a exposé les désaccord entre Stéphane Travert et Nicolas Hulot. Alors que l'ex-ministre de la Transition écologique fondait de nombreux espoirs sur ce texte, il a surtout compté les renoncements : pas de vidéosurveillance dans les abattoirs, pas d'interdiction de l'élevage de poules en batterie, pas de mesure contre l'épandage de pesticides à proximité des lieux de vie… "Il n'y a pas de renoncements, je ne suis pas dans cette optique", rétorque Stéphane Travert, interrogé par Audrey Crespo-Mara sur Europe 1. "Il y a la volonté de travailler avec les filières, de ne mettre personne au pied du mur, de faire en sorte que personne ne soit stigmatisé. L'objectif, c'est d'avancer et d'avoir des résultats concrets."

>> De 7h à 9h, c’est deux heures d’info avec Nikos Aliagas sur Europe 1. Retrouvez le replay ici

Alors que Nicolas Hulot a critiqué, mardi, lors de l'annonce de sa démission, le manque de prise de conscience au sommet de l'État vis-à-vis des enjeux environnementaux, Stéphane Travert assure que le gouvernement travaille dans le bon sens. "Il y a une urgence écologique, nous avons des aléas climatiques de plus en plus fréquents, des crises sanitaires. Tout cela, les agriculteurs le savent bien. Nous devons préparer cette transition écologique, agroécologique, avec les agriculteurs, dans une démarche de progrès", explique le ministre de l'Agriculture. Un discours qu'il devra désormais tenir au remplaçant de Nicolas Hulot, dont le nom fait l'objet de vives spéculations.