Ségolène Royal était l'invitée du "Grand Rendez-vous" sur Europe 1. 1:45
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Ariel Guez , modifié à
Invitée du "Grand Rendez-vous" sur Europe 1, Ségolène Royal, ancienne ministre de l'Environnement et ex-ambassadrice pour les pôles, est revenue sur les conséquences de la crise du coronavirus en France. Elle estime notamment que ces derniers mois témoignent de "l'effondrement de l'idéologie libérale". 
INTERVIEW

Le monde d'après sera-t-il différent ? Il ne sera en tout cas pas comme avant, à comprendre Ségolène Royal. Invitée du Grand Rendez-vous sur Europe 1 dimanche, l'ancienne ministre de l'Environnement et ex-ambassadrice pour les pôles a expliqué que la crise sanitaire du coronavirus entraînerait, selon elle, de lourdes conséquences idéologiques. Notamment pour le pouvoir en place, estime celle qui a été dans le même gouvernement qu'Emmanuel Macron entre 2014 et 2016. 

"On a besoin d’un État puissant pour gérer les crises"

"Il y avait un corpus idéologique respectable en tant que tel, bien identifié politiquement, qui était l’idéologie libérale", rappelle Ségolène Royal. "Ce qui est extraordinaire dans cette crise, c’est l’effondrement de cette idéologie libérale", dit-elle, affirmant que désormais, "on a besoin d’un État puissant pour gérer les crises et les transitions". 

"Mettre les moyens publics là où il faut"

"Pas un état technocratique, prévient Ségolène Royal, mais un État visionnaire et stratégique, qui met les moyens publics là où il faut et surtout qui fait effet levier". Aussi, cet État doit "faire avec les hommes et les femmes".

L'ancienne ministre souhaite donc plus de participation, alors que cette crise témoigne aussi selon elle de "l’écroulement d’une conception assez isolée et arrogante du pouvoir". Car, affirme Ségolène Royal, la stratégie d'Emmanuel Macron était de dire "Je sais, nous savons ce qu'il faut faire, et nous allons emmener les Français".

"Tirer les leçons de la crise et changer de mode de gouvernance"

"On a eu quand même beaucoup de chocs en trois ans et de réformes imposées d’en haut par un groupe d’hommes qui pensaient ce qui était bon pour la France. C’est ça qui s’écroule", explique-t-elle, citant l'épisode des Gilets jaunes ou de la réforme des retraites. "Et tant mieux, ajoute Ségolène Royal, il faut en tirer les leçons, et changer de mode de gouvernance et le contenu de la politique menée".