Les 27 pays membres de l'Union européenne ont validé un embargo progressif sur le pétrole russe 1:35
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Jacques Serais, avec AFP, édité par Laura Laplaud
Les 27 pays membres de l'Union européenne ont validé un embargo progressif sur le pétrole russe. Il concernera d'abord les importations par bateau puis les livraisons par oléoduc. Un compromis pour lever le veto de la Hongrie, mais salué tout de même lundi soir par Charles Michel, le président du Conseil européen.

Un accord pour un sixième paquet de sanctions a été trouvé dans la nuit de lundi à mardi au Conseil européen à Bruxelles. Les 27 pays membres de l'Union européenne ont approuvé un embargo sur le pétrole russe, pour stopper l’essentiel des importations. Un embargo progressif qui se mettra en place d’ici à la fin de l’année. 

90% des importations de pétrole russe interrompues

Cet arrêt des importations concerne le pétrole transporté par bateau, un marché qui représente les deux-tiers des achats européens de pétrole russe. L’autre tiers, qui n’est donc pas concerné par cet embargo, est le pétrole brut acheminé par oléoduc.

C’était un point non négociable pour la Hongrie, qui dépend à 65% du pétrole russe, Viktor Orban menaçant de faire jouer son veto. S'il n'y a pas d'embargo européen total, l'Allemagne et la Pologne se sont engagées à arrêter leurs importations par oléoduc. Conséquence : d’ici à six mois, 90% des importations de pétrole russe dans l’Union européenne devraient être interrompues.

L’objectif est clair : tenter de stopper le financement de la capacité militaire russe. "Nous voulons stopper la machine de guerre russe et stopper le financement de cette capacité militaire en mettant en œuvre des sanctions qui visent à faire pression sur le Kremlin", a déclaré Charles Michel, président du Conseil européen. Ces sanctions "vont permettre de bannir le pétrole russe avec une exception temporaire qui concerne le pétrole qui vient par pipeline. Pour être très clair, ça veut dire qu'il y a immédiatement un impact de 75% du pétrole russe qui est visé par cette mesure, cela veut donc dire qu'avant la fin de l'année, près de 90% du pétrole russe importé sur le plan européen sera visé par cette mesure", a-t-il affirmé.

L’an dernier, la facture des importations de pétrole russe dans l’Union s’élevait à 80 milliards de dollars, quatre fois plus que celle du gaz. Et puisqu’il s’agit de sanctionner l’économie russe, un autre accord a été scellé à Bruxelles : l’exclusion de la Sberbank, la principale banque russe, du système financier international Swift.

Les financements européens seront des "prêts à longue maturité"

Les dirigeants ont aussi approuvé l'octroi de neuf milliards d'euros au gouvernement ukrainien pour couvrir ses besoins immédiats en liquidités afin de faire fonctionner son économie. Kiev a chiffré ses besoins à cinq milliards de dollars par mois. Les financements européens prendront la forme de "prêts à longue maturité" avec des taux d'intérêt bonifiés, a-t-on précisé de source européenne.

Le sommet de deux jours doit aussi aborder mardi les conséquences de la crise alimentaire liée à la guerre et la transformation énergétique du continent pour se passer du gaz russe.