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Mercosur : pourquoi les agriculteurs français ont beaucoup à perdre en cas de signature du traité de libre échange

Barthélémy Philippe . 1 min
Mercosur : ce que les agriculteurs français pourraient perdre en cas de signature du traité de libre échange
Mercosur : ce que les agriculteurs français pourraient perdre en cas de signature du traité de libre échange AFP / © Estelle Ruiz / Hans Lucas / Hans Lucas via AFP

La France continue de tenter de ralier d'autres pays à sa fronde contre le traité de libre-échange avec le Mercosur. Car les agriculteurs européens pourraient perdre beaucoup si l'accord est ratifié tel qu'il est. Un non sens pour l'Hexagone, qui cherche à gagner du temps pour protéger au mieux ses éleveurs et ses exportations agricoles.

La France entre dans les dernières minutes de jeu concernant l’accord de libre-échange Mercosur. Alors que le monde agricole est vent debout, l’exécutif refuse de parapher l'accord en l'état. Or, la signature de l’accord commercial entre l’UE et les pays du Mercosur, l’Argentine, le Brésil, le Paraguay et l’Uruguay et Bolivie pourrait intervenir samedi lors d’un sommet du Mercosur au Brésil. 

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La France veut un report du vote en 2026, le temps d'obtenir davantage de garanties de protection pour les agriculteurs européens et cherche une minorité de blocage avec la Pologne, la Hongrie et l’Italie. Une position cohérente, car la filière a beaucoup à perdre dans cet accord. 

Un traité qui pourrait aggraver la balance commerciale

D'autant que la filière agricole française est déjà au bord de la rupture, avec une balance commerciale qui pourrait être déficitaire pour la première fois depuis près d'un demi-siècle. Et l'accord avec le Mercosur pourrait aggraver la situation car il est clairement déséquilibré au détriment de l’Europe.

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"En viande bovine, en viande de volaille, en sucre, en miel, en éthanol, en riz, en soja, les quantités qui ont été accordés aux pays du Mercosur pour qu’ils exportent avec des droits de douane réduits ou nuls sont supérieurs à ce que l’UE a pu obtenir" dans l'autre sens, résume Thierry Pouch, chef du service des études économiques à la chambre d’agriculture France. 

Un accord intéressant pour l'Europe, mais la France est trop désindustrialisée pour en profiter

L’accord profite seulement à quelques filières européennes : les produits laitiers, le vin, et les appellations d’origine contrôlées tels que les pruneaux d’Agen, le parmesan ou la feta. En réalité, la commission européenne est prête à signer cet accord susceptible de nuire à son agriculture, pour une raison simple.

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Le Mercosur ouvre en grand les portes d’un immense marché à l'industrie de l’automobile, des machines et des technologies, ce qui va profiter à l’Europe. Mais bien plus à l’Allemagne et à l’Italie qu’à la France, dont le déclin industriel est avancé.