Guerre en Ukraine : gel du front, Otan, élections... Volodymyr Zelensky présente une nouvelle version du plan de paix américain
Le président Ukrainien Volodymyr Zelensky a présenté ce mercredi matin une nouvelle version du plan de paix proposé par les Etats-Unis. Gel du front, zone démitarialisée, tenues de nouvelles élections... Au total, 20 points sont présents dans cette nouvelle version.
Un mois après la présentation de la première version du plan de paix américain, le président ukrainien Volodymyr Zelensky a annoncé avoir obtenu des États-Unis une révision de ce dernier pour terminer la guerre avec la Russie. cette nouvelle version prévoit désormais un gel du front tout en laissant de côté les questions territoriales et deux exigences clés de Moscou.
Ainsi, après d'âpres négociations entre Ukrainiens et Américains, le plan n'impose plus un retrait ukrainien du Donbass ni un engagement juridique de l'Ukraine qu'elle n'intégrera pas l'Otan, deux demandes importantes de Moscou dont l'accord est loin d'être acquis. Volodymyr Zelensky a présenté aux journalistes, cette nouvelle mouture en 20 points destiné à mettre fin au pire conflit sur le sol européen depuis la Deuxième guerre mondiale.
La question de la répartition des territoires en suspens
Il doit désormais être examiné par le Kremlin qui pourrait, selon Volodymyr Zelensky, réagir mercredi après un échange avec les Américains. Selon le président ukrainien, le texte ne prévoit plus aucun retrait immédiat des troupes ukrainiennes des quelque 20% du territoire encore sous leur contrôle dans la région orientale de Donetsk, objectif prioritaire de l'armée russe.
"Nous sommes dans une situation où les Russes veulent que nous nous retirions de la région de Donetsk, tandis que les Américains tentent de trouver une solution", a déclaré Volodymyr Zelensky. Le nouveau document propose ainsi un gel du front aux lignes actuelles et que soient ouvertes des discussions sur la création de possibles zones démilitarisées, qualifiées de "zones économiques spéciales" par les négociateurs américains.
"Nous ne sommes pas parvenus à un consensus avec la partie américaine sur le territoire de Donetsk", a poursuivi Volodymyr Zelensky, plaidant pour une "rencontre au niveau des dirigeants afin d'aborder les questions sensibles" avec les Etats-Unis.
Le sujet de l'Otan de nouveau sur la table
Pas de consensus non plus sur la centrale nucléaire de Zaporijjia, la plus grande d'Europe, occupée par la Russie depuis 2022 et située dans le sud de l'Ukraine. Selon Volodymyr Zelensky, les États-Unis proposent une gestion conjointe entre Moscou, Kiev et Washington, ce qu'il considère "très inapproprié et pas tout à fait réaliste".
Autre demande capitale de Moscou retirée de l'accord : l'Ukraine n'est plus tenue d'abandonner formellement sa volonté d'adhérer à l'Otan, ce qui a été présenté par le Kremlin comme l'une des causes du conflit. "C'est à l'Otan de décider si elle souhaite ou non accueillir l'Ukraine parmi ses membres. Et notre choix est fait. Nous avons renoncé à modifier la Constitution ukrainienne pour y inscrire que le pays ne rejoindra pas l'Otan", a annoncé Volodymyr Zelensky. L'éventualité d'une adhésion de l'Ukraine à l'Otan est cependant mince car plusieurs pays membres, dont les Etats-Unis, s'y opposent.
Une élection présidentielle organisée dès qu'un accord de paix est signé
Le président ukrainien, dont le mandat a expiré en mai 2024, a aussi assuré que le document prévoit qu'il organise une élection présidentielle "dès que possible" après la signature d'un accord mettant fin aux hostilités.
Il a en revanche indiqué que tout accord prévoyant un retrait des troupes ukrainiennes devait être approuvé par référendum par les Ukrainiens, ce qui nécessiterait un cessez-le-feu de 60 jours.
Moscou n'a pas réagi pour le moment aux détails du plan américain mais un responsable russe avait qualifié cette semaine les progrès dans les négociations de "lents" et critiqué la position des alliés européens de Kiev, accusés de chercher à "faire dérailler le processus diplomatique" en poussant à des modifications inacceptables pour la Russie.