Taxes sur les petits colis : «Si on laisse faire ces plateformes, on déstabilise [les commerces de] nos centres-villes», pointe Sébastien Martin
Le ministre délégué chargé de l'Industrie, Sébastien Martin, affirme qu'il "faut assumer le choix de taxes aux frontières" face au raz-de-marée de petits colis qui contiennent des articles en provenance de pays non européens. Il en va de la bonne santé des commerces des centres-villes français, selon lui.
C'est désormais une habitude depuis plusieurs années : Noël est synonyme d'un raz-de-marée de petits colis achetés sur des plateformes comme Shein ou Temu, non soumises aux mêmes règles que les commerçants de proximité. Alors pour les protéger, et mettre un cadre, "il faut assumer le choix de taxes aux frontières", assure dans Europe 1 Matin Week-end, Sébastien Martin, ministre délégué chargé de l’Industrie de France.
Des taxes cumulables...
Une double taxe en réalité, puisqu'à celle décidée par Bruxelles à partir de juillet 2026 (3 euros pour les colis importés hors UE d'une valeur inférieure à 150 euros), s'ajoute celle que veut mettre en place Paris. Dans le cadre du projet de loi de finances 2026, l'Assemblée nationale a en effet voté dans la nuit du 19 au 20 novembre une taxe similaire de 2 euros, à ceci près qu'elle s'applique pour chaque article présent dans le colis. Un montant que le Sénat souhaite d'ailleurs relevé à 5 euros.
La note pourrait donc rapidement devenir très salée pour les consommateurs, puisque la taxe européenne se cumule à la tricolore. Mais qu'importe pour le ministre, l'enjeu est plus important : "On essaye de rétablir des règles du jeu plus respectables. [...] Certains parlementaires pensent qu'on aurait pu aller plus loin, que ce n'est pas deux euros de taxes qu'il faudrait mettre, mais peut-être cinq ou six euros de taxe, rien qu'au niveau français, additionnés à la taxe européenne. Parce que derrière, qu'est-ce qui se passe ? Derrière, ce sont les ravages du commerce de centre-ville."
... pour avoir des "centres-villes vivants"
Et le ministre de conclure : "Nos concitoyens sont les premiers à demander à avoir des centres-villes vivants. À avoir des boutiques où ils sont reçus par des êtres humains et pas par des plateformes internet, à avoir de salariés dans leur centre-ville et dans leurs boutiques. Si on laisse faire ces plateformes qui ne respectent absolument aucune règle, on déstabilise nos centres-villes".