Faute d’accord sur les avoirs russes gelés, l'Union européenne va prêter 90 milliards d’euros à l’Ukraine
Réunis en sommet, les Vingt-Sept se sont mis d'accord dans la nuit de jeudi à vendredi pour débloquer un prêt de 90 milliards d’euros pour l’Ukraine, sans recourir aux avoirs russes gelés en Europe. Cette aide "renforce véritablement notre résilience", a déclaré Volodymyr Zelensky.
Faute d'accord sur les avoirs russes gelés, l'Union européenne a décidé ce vendredi 19 décembre d'accorder à l'Ukraine un emprunt en commun de 90 milliards d'euros, à taux zéro. Il permettra de financer l'effort de guerre de Kiev pendant au moins deux ans.
Alors que les Etats-Unis avaient décidé de suspendre leurs aides, plaçant l'Ukraine en mauvaise posture, les Vingt-Sept s'étaient engagés à assurer l’essentiel du soutien financier et militaire. Estimant à 137 milliards d'euros les besoins de financement de Kiev, l'Union européenne s'est engagé à prendre en charge les deux tiers, soit 90 milliards d'euros. Les autres alliés, comme la Norvège ou le Canada, devront assumer la somme restante.
Les avoir russes au cœur des débats
Convié à Bruxelles, Volodymyr Zelensky a remercié les dirigeants européens. "Il s'agit d'un soutien important qui renforce véritablement notre résilience", a-t-il déclaré sur X. Mais concernant les avoirs russes, le président ukrainien n'aura pas obtenu satisfaction. "Il est important que les actifs russes restent immobilisés et que l'Ukraine ait reçu une garantie de sécurité financière pour les années à venir", a-t-il ajouté, alors que les Européens n'ont pas réussi à se mettre d'accord.
Malgré de "longues discussions", le recours aux avoirs russes "nécessite davantage de travail", a reconnu dans la nuit un responsable européen, cité par 20 minutes. Il faut dire que la Belgique, qui détient 70 % des avoirs russes, émet de nombreuses réserves et exige des garanties illimitées afin de se prémunir d'éventuelles représailles russes.
De son côté, la Russie a salué "une victoire de bon sens", en ne recourant pas à ces avoirs. "La loi et le bons sens ont remporté pour l'heure une victoire", a réagi sur Telegram Kirill Dmitriev, en saluant un échec de la tentative d'"une utilisation illégitime des avoirs russes pour financer l'Ukraine".
