Carrefour, comme tous les distributeurs, doit répercuter la hausse des prix en faveur des producteurs. 2:03
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avec Emmanuel Duteil , modifié à
Invité d’Europe 1, le secrétaire général de Carrefour explique pourquoi, à partir du 1er février, le prix de milliers de produits vendus en grande surface va augmenter.
INTERVIEW

La loi Alimentation arrive dans les rayons. À partir de vendredi, les prix de milliers de produits vendus dans la grande distribution vont augmenter, conséquence des mesures inscrites dans ce texte, qui vise à améliorer les conditions de vie des producteurs. "Cette augmentation aura lieu chez tous les distributeurs, Pour nous, ce sera une augmentation de l’ordre de 3% sur environ 1.000 produits (un hypermarché propose 25.000 références, ndlr)", estime Laurent Vallée, secrétaire général de Carrefour, invité de l’interview éco d’Emmanuel Duteil, jeudi sur Europe 1.

Hausse du prix des "produits d’appel". Dans la nuit de jeudi à vendredi, les petites mains des hypermarchés, supermarchés et magasins de proximité de Carrefour vont s’activer pour changer toutes les étiquettes des produits dont le prix est affecté par la loi Alimentation. "La hausse concerne principalement les produits qui sont soumis à une forte compétition et sur lesquels les distributeurs sont les plus proches du seuil de revente à perte", explique Laurent Vallée. On parle ici des "produits d’appel", ceux qui font venir les gens en magasin et garnissent le panier moyen des consommateurs. Le ministre de l’Agriculture Didier Guillaume a assuré que l’augmentation concernera au total 4% des produits.

Écoutez l'interview intégrale de Laurent Vallée à 22h20 dans le journal de la nuit d'Isabelle Millet. Le replay de l'émission est à retrouver ici.

Aider les producteurs à vivre de leur travail. Il ne s’agit pas juste d’une augmentation des prix. Derrière, il y a tout un mécanisme pour redonner du pouvoir aux producteurs. "Le texte est fait pour corriger une guerre des prix qui dure depuis plusieurs années et a un impact jusqu’aux producteurs agricoles, qui vivent une crise économique assez profonde", rappelle, sur Europe 1, le secrétaire général de Carrefour. "En limitant les promotions et en augmentant le seuil de revente à perte, cela remet un peu plus de valeur dans la chaîne, du producteur au distributeur. À charge pour chacun de re-répartir cette valeur et notamment de la répercuter vers les producteurs."

Un principe louable mais dont les effets devront être suivis. Combien les producteurs qui travaillent avec Carrefour vont-ils gagner en plus ? "C’est un peu trop tôt pour le dire", répond Laurent Vallée. Mais il assure qu’ils gagneront mieux leur vie. "Nous allons directement répercuter la valeur sur les contrats de nos 20.000 producteurs. D’autre part, lorsqu’il y a un industriel entre le producteur et Carrefour, nous nous assurons que s’il nous dit que le prix des matières premières a augmenté, cette hausse soit répercutée au producteur", précise-t-il.

Entendu sur europe1 :
Nous pensons pouvoir contenir les effets de la loi Alimentation sur le pouvoir d’achat

Des offres de fidélité pour compenser. Laurent Vallée souhaite au passage que les consommateurs voient plus loin que la hausse programmée d’une partie des produits. "Chez Carrefour, nous accompagnerons cette hausse de mesures de fidélité sur 200 produits du quotidien, avec des baisses pouvant aller jusqu’à 1,50 euro sur ces produits", garantit le secrétaire général de Carrefour. Par ailleurs, "à partir de mi-février, la carte de fidélité Carrefour se traduira par des baisses de prix sur plus de 10.000 références". "Il y a une réorientation des efforts en faveur du pouvoir d’achat grâce à un autre instrument : ce ne sera plus les promotions mais le programme de fidélité", souligne le secrétaire général de Carrefour, qui promet "des effets très concrets en caisse".

Enfin, si les promotions "monstres" (rabais supérieur à 34%) sont désormais interdites sur les produits alimentaires, elles restent valables sur toutes les autres références. "Les offres 'un produit acheté = un produit offert' seront encore possibles sur le shampooing, la lessive, etc. Si on additionne ça avec nos mesures de fidélité, nous pensons pouvoir contenir les effets (de la loi Alimentation) sur le pouvoir d’achat", assure Laurent Vallée.