«L'incertitude est l'ennemie de la croissance», insiste le gouverneur de la Banque de France, François Villeroy de Galhau

Enfin. Après des semaines de débat et de concessions, le budget de la Sécurité sociale a été voté ce mardi soir par les députés, à seulement 13 voix près. Un faible écart qui montre à quel point la classe politique est divisée face à la question de la gestion de la dépense publique, alors que la dette française augmente. 

Invité ce mercredi matin, François Villeroy de Galhau, gouverneur de la Banque de France, rappelle un problème fondamental de la crise politique : "L'incertitude nous coûte". "Il y a un an, beaucoup craignaient la récession. Heureusement, on a évité la récession mais, avec 1% de croissance, ça ne suffit pas. C'est résilient, mais insuffisant" pour répondre aux difficultés financières du pays, juge-t-il sur le plateau de La Grande interview Europe 1-CNews. 

Un ennemi qui coûte cher

"Selon une estimation, l'incertitude nationale et internationale nous coûte à peu près 0,5 point de croissance. C'est beaucoup ! Et la part nationale là-dedans c'est au moins 0,2 point. Donc si on arrivait à sortir avec une stratégie budgétaire et une stabilisation politique, on peut espérer gagner 0,2 point de croissance l'an prochain", avertit François Villeroy de Galhau, soit environ 6 milliards d'euros selon ses calculs. 

"C'est plus de pouvoir d'achat possible, c'est plus de recettes publiques, ce qui aiderait par rapport aux problèmes de déficit. Et durablement, il faudrait essayer de ramener cette confiance. Pourquoi ? Parce que l'incertitude, c'est la première ennemie de la croissance, car les entreprises investissent moins et les ménages épargnent plus", conclut-il.